Escale
à Kandla, en Inde, des volailles se balladaient sur le quai et l'équipage
fit l'achat, ou kidnappa un coq, pour tenir compagnie à nos poulettes.
Lors de mon premier voyage sur ce navire, il s'était
peu à peu transformé en véritable basse-cour. Cela avait
commencé au passage du canal de Suez. Nous nous étions amarré
quelques heures à Port-Saïd et avions eu la visite du fameux prestidigitateur
local, le gali-gali. Il nous avait fait quelques très bons tours de
passe-passe, souvent mettant à contribution des poussins. Nous l'avions
généreusement rétribué et en cadeau il nous avait
laissé 2 poussins, qui étaient vite devenu deux jolies poulettes.
Elles circulaient en liberté au carré et à la cuisine....
Plus
tard la famille s'agrandit au hasard des escales aux Philippines, de deux cochons,
deux chêvres, et un chien. Toute cette basse cour n'améliorait
pas l'aspect déja assez lamentable du navire.
Le
Chef mécanicien fait son inspection du Dimanche sur le gaillard, en tenant
en laisse son cochon, suivi du reste du troupeau.
Le
Chef et son cochon inspectent un guindeau, la chêvre ne semble pas interessée.
Tout
ce petit monde termina délicieusement sa carrière grâce
aux bons soins du chief cook. Pour les cochons cela finit en beauté,
une pomme bien rouge entre les dents.
Seul
le chien, nommé Bosco, fit une longue carrière. Venu à
bord tout petit il ignorait probablement qu'il était un chien et se prenait
pour un matelot. Il détestait tous les étrangers au bord et hurlait
dès qu'il voyait approcher une embarcation. Il était très
gras au point que les Coréens, en escale à Ulsan, voulaient l'acheter
pour le manger.
Les
animaux à bord des long-courriers, c'est devenu assez rare. D'ailleurs
c'est en général déconseillé sinon interdit par
les règlements des compagnies. A bord du Stolt Energie, on avait fait
un peu fort.