Assistance au Violanda par l'Artois, en 1971, au large de Sokotra
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La mousson de NE force 4 ou 5, lève une mer agitée. Le pétrolier Violanda, un 40.000 tonnes tout neuf, appartennant à l'armement Goulandris a lancé un appel de détresse.
     
 
Pour l'époque c'est un superbe navire, surtout a coté de notre poubelle, l'Artois, vieux 20.000 tonnes de la S.F.T.P. qui arrive sur place. Le compartiment machine du Violanda est en train de se remplir d'eau de mer et le franc-bord a bien diminué. Origine de l'accident: une porte de condenseur s'est détachée et la vanne de circulation d'eau de mer, complètement bloquée faute d'entretien, n'a pas pu être fermée
 
     
 

L'équipage abandonne. La manoeuvre ne se passe pas très bien, le dernier homme est en train de descendre l'échelle.

J'étais un fringant Second Capitaine à l'époque, et j'avais proposé au Commandant d'aller à bord du Violanda à la nage, une centaine de mètres à parcourir, pour essayer d'établir une remorque. Je savais qu'un pétrolier en bon état, ne coule pas avec le compartiment machine envahi, et ramener celui là et sa cargaison en lieu sur, à Aden par exemple nous aurait rapporté un bon pécule. Le Chef mécanicien consulté n'a pas voulu entendre parler de l'aventure, de peur d'endommager la butée! Nous avons donc laissé l'affaire à des remorqueurs professionnels.

Les pros pourront observer les détails du pont, et la grande manche à air qui était le seul moyen de ventilation de la chambre des pompes. Ventilation naturelle uniquement, par temps calme on baignait dans les vapeurs, surtout que ce navire transportait à l'époque des produits raffinés: essence en particulier

La moitié de l'équipage, une vingtaine d'hommes, se trouvent dans cette barcasse. Ils n'étaient vraiment pas doués pour l'aviron et n'arrivaient pas à se rapprocher de nous. Pour la première et unique fois de ma vie j'ai donc utilisé un lance amarre et, coup de pot le tir a été parfaitement réussi. La ligne est tombée en travers de l'embarcation. On l'aperçoit parmi le groupe à l'arrière du canot.
 
Une fois envoyé une amarre, l'embarcation est déhalée le long du bord. Notre équipage s'affaire à aider les "naufragés" à embarquer. Sur cette image on ne voit pas que l'embarcation était tantôt au niveau du pont ou même un peu au dessus, tantôt quelques mètres en dessous. Le transfert était donc un peu acrobatique mais s'effectua sans anicroche. C'est ainsi qu'une vingtaine de marins grecs ont fini leur embarquement comme passagers pendant quelques jours sur un pétrolier Français, où ils ont apprécié le confort et la nourriture, mais où ils ont rigolé de la vétusté de nos equipements. L'armateur a été sympa il nous a envoyé une lettre de remerciements.