De Saint-Nazaire à Nantes avec le Samuel de Champlain 
Erwan Guéguéniat
sommaire

La drague Samuel de Champlain travaille en ce moment sur la Loire, son Chef Mécanicien nous raconte.
 
 
Quelques navires à Nantes et Saint-Nazaire la semaine dernière. Nous les connaissons déjà tous.
Pas très élégant, mais sans doute très efficace, ce NORDIC, de la classe "Hartmann M² Runner". Nous lui connaissons quelques sister ships. On remarque les doubles marques de franc-bord, car il peut naviguer cale ouverte. Son opérateur, le néerlandais Global Seatrade, entretient parfaitement ses navires, qui sont toujours magnifiquement propres. Et ce n'est pas du cache-misère, comme le faisait par exemple TideWater en Afrique il y a quelques années. Des navires propres extérieurement, par contre à l'intérieur c'était redoutable.
Dans le chenal, le KIKKI-C du très dynamique armement Carisbrooke, le SICHEM CASABLANCA, le VELOX. Tous ces navires font du cabotage national en France. Que d'occasions ratées pour nous! Le VELOX, par exemple, a appareillé de Nantes pour Plymouth, port qu'il a quitté pour Tréguier.
Au mouillage en bordure de chenal, le patrouilleur des douanes KERMORVAN , le SEYCHELLES PIONEER en appareillage de Donges, et la jolie étrave du sablier ST PIERRE.
Encore des navires connus, avec le RHOURD ENOUSS et son étrave caractéristique, le CLAUS en appareillage de Donges, le KamsarMax SCANDINAVIAN EXPRESS.
( Kamsarmax
 désigne une classe particulière de vraquiers, conçus spécialement pour pouvoir charger de la bauxite au terminal dédié du port de Kamsar en Guinée)
Le ID MERMAID qui ne fait pas très propre sur lui. Il lui manque la flèche de grue N°4 depuis plus de deux ans. Puis le MATTERHORN SPIRIT, vu à l'arrivée et au départ...
...ainsi que le très élégant ANNEMIEKE de chez SAL, série 161 de J.J.Sietas, chantier fondé en 1635! Et, en pontée du ANNEMIEKE, on aura remarqué la vedette catamaran CHURCH BAY. Sur la vedette on lit "TURBINE TRANFERS", c'est une succursale de Holyhead qui opère des catamarans rapides pour le transport de personnel sur les champs d'éoliennes en mer. Encore des contrats qui risquent de nous échapper, quelques opérateurs français on déjà tiré la sonnette d'alarme. Ils ne peuvent pas commander de navires tant que les spécifications ne sont pas dévoilées par les grands consortiums d'énergie éolienne et hydrolienne.
La semaine dernière nous sommes remontés jusqu'à Nantes, car il y avait la souille de Roche Maurice à entretenir. Ce n'est pas souvent que la SAMUEL de CHAMPLAIN monte à Nantes, l'occasion donc de faire quelques découvertes. C'est avec plaisir que je vous offre quelques vues de la Loire.
L'usine EDF de Cordemais est absolument immense, et en bas des installations la vénérable ABEILLE N°3 ressemble à une maquette posée là. Ce joli remorqueur construit en 1961 était voué à la démolition, mais un designer nantais l'aurait acquis et voudrait le transformer en gîte. Wait and see. Toujours à Cordemais, la maison en haut d'un phare, vestige d'une animation des bords de Loire, il y a quelques années.
Les barges charbonnières, qui font la navette entre le terminal charbonnier de Montoir et l'usine. Les immenses roues de déchargement des barges peuvent ramasser le charbon en un temps record.
Puis passage devant Le Pellerin. On distingue les Ateliers des Coteaux, centre de réparation des dragues et autres engins du port. Le tout nouveau bac L'ILE DUMET assure la traversée entre les deux rives.
Puis passage devant Basse-Indre, avec le bac LOLA
La maison échouée, et un vieux mât rappelant une épave. Ceci aussi construit dans la cadre de festivités. A début la maison avait été posée ailleurs, mais la malheureuse a coulé et représentait un danger pour la navigation.
 
La célèbre usine Indret et son portique de chargement. Une des chaudières produites dans cette usine est installée à l'hydro de Nantes. Lors des allumages parfois hasardeux, les voisins de l'école ramassaient précipitemment leur linge qui séchait dehors, avant que les escarbilles bien grasses ne retombent sur les beaux draps blancs.
A Roche Maurice, quelques chantiers entretiennent des navires de plaisance et de jolies péniches. Je crois que l'ancienne grue date des anciens chantiers Dubigeon La vedette ECHO II est superbe, elle est reconvertie en plaisance après une longue carrière comme vedette du service hydrographique du port. Elle fut construite chez SICCNA à Saint-Malo
A quai rive nord, le petit ANATIFE, et le courrier des iles KREIZ ER MOR, désarmé. En face, à Cheviré, le petit WILSON AVILES, et le pinardier VINLANDIA. Ce dernier ne possède pas de propulseur d'étrave, il a évité sur son ancre. Wilson, armateur norvégien, est spécialisé dans les caboteurs, il en opère plus d'une centaine. Du fait de l'absence de caboteurs français, les Wilson, comme les Arklow, font beaucoup de cabotage parfois régional chez nous. Il n'est pas rare de les voir faire Saint-Malo/Lorient, Lorient/Tréguier, Tréguier/Brest, Brest/Nantes.
Le ARKLOW ROCK était à quai. Nous avons attendu son appareillage pour nous approcher du quai afin de parfaire la souille. Des vues presque aériennes, le ARKLOW ROCK était aux marques alors que nous étions en début de chargement, donc sur la peau de l'eau
A Trentemoult, quelques spectateurs observant notre délicat évitage, 20 mètres devant et 20 mètres derrière.
Dans un chantier de la rive sud, l'ancienne vedette AMIRAL BOUGAINVILLE, qui était je crois basée aux Antilles. Je l'avais aussi photographiée à Douarnenez, en 2010. Elle était déjà bien abimée.
Puis descente de la Loire pour aller vider, presque quatre heures de route pour rejoindre la zone de vidage. Passage devant les Ateliers des Coteaux. Un vieux chaland porteur, la drague ANDRE GENDRE en arrêt technique, avec un gros plan sur son élinde. Et le ponton grue ALOES du port. La grue est une antique mais très efficace "American".
Enfin, une autre antiquité, avec le dock flottant, dommage de guerre 1914/1918.
Il est donc centenaire. La célèbre "Qualité allemande" s'illustre encore ici.
   

Cette page appartient à www.marine-marchande.net, le site français de la marine marchande