Le pétrolier ERVIKEN en arrêt technique à Brest, mai 2009
Ce beau pétrolier a été construit en 2004 par Samsung Heavy Industries à Geoje (Corée) pour Viken Shipping AS (Norvège). Il est géré techniquement par Wallem Shipmanagement Norway, et immatriculé à Bergen, sous pavillon NIS. Une quinzaine de pétroliers de ce type sont en service, la construction de nouvelles unités continue.
Caractéristiques principales
  IMO 9274812
 
Tonnage brut / net :
82 647 / 46 578
 
Longueur / largeur :
274,50 x 48,00 m
 
Creux / Tirant d'eau :
23,60 x 16,24 m
 
Capacité :
173 870 m3
 
Port en lourd :
149 990 t
 
Motorisation :
moteur Samsung MAN - B&W 6S70 ME-C
 
Puissance :
18 889 kW
 
Vitesse :
15 nds

  Le carénage
Le 19 mai le navire entre dans la forme N° 2. Il reste à flot le temps d'ajuster son ballast pour l'échouage.
Aussitôt à sec la coque est lavée à haute pression, puis reçoit les retouches de peinture.
  Dix jours plus tard la carène a repris l'aspect du neuf, mettant ses formes en valeur .
Perchés sur des nacelles les peintres finissent les dernières marques, on démonte les derniers échaffaudages autour de l'hélice à pas variable.
Le 31 mai le navire est prêt à reprendre son service. Pour sortir de la cale sèche, tiré par les remorqueurs, il est maintenu dans l'axe grâce aux crocs d'amarrage qui coulissent sur un rail et dont la position est ajustée par des treuils. Voir en bas de page la sortie du bassin.

  La timonerie
Le local est vaste, bien éclairé, avec vue panoramique, les ailerons très longs et étroits sont assez spectaculaires. Tous les équipements modernes de communication et d'aide à la navigation sont là.

  Le pont, la cargaison

Le pc cargaison : un grand pupitre regroupe le synoptique des commandes de toutes les vannes des circuits cargaison et ballast. Les niveaux dans les cuves sont mesurés par des radars Saab, et l'information envoyée au calculateur de chargement. On a ainsi en permanence connaissance des quantités de cargaison et de ballast à bord, des tirants d'eau et des fatigues. Du local on a une vue dégagée sur tout le pont principal.

La chambre des pompes comprend trois pompes centrifuges de cargaison Shinko de 3 800 m3/heure chacune, entraînées par des turbines à vapeur, et deux pompes de ballast électriques. La pompe d'assêchement est alternative, à vapeur, comme d'habitude. La partie vapeur des pompes de cargaison se trouve à la verticale, dans le compartiment machines. Les arbres de transmission entre turbine et pompe sont protégés par des grilles.
L'arrêt technique est l'occasion de retirer les "boîtes égyptiennes", gros paniers filtres à l'aspiration des pompes, pour nettoyage. Un coup de meule rectifie soigneusement le portage des joints avant remontage.
         
Ce jour là les voisins sont inhabituels, un méthanier lui aussi en réparations, et un paquebot en escale.
Tout au long du pont un chemin anti-dérapant est repéré à la peinture jaune. La circulation est sécurisée par des mains courantes et de solides abris permettent de se réfugier en cas de paquet de mer. Tous les tuyautages, cargaison, incendie, vapeur, gaz inerte, etc... sont fixés sur une structure en hauteur et bien espacés pour faciliter l'entretien. On voit les tuyautages de lavage au brut (COW), les clarinettes du circuit de réchauffage de la cargaison, le dôme d'un radar de mesure de niveau, et un ensemble de soupapes pression-dépression.
Le gaz inerte, produit dans le compartiment machines, est envoyé dans les citernes en passant par un syphon de pont. Ce dispositif empêche tout retour accidentel de gaz vers la machine. Au milieu du pont une autre sécurité, le PV Breaker, empêche une pression ou dépression excessive dans les citernes, en cas de défaillance des soupapes individuelles. On remarque l'agencement très commode de la coupée et de l'échelle de pilote, qui est enroulée sur un tambour.
Sous les manifolds, les vannes ouvrant les circuits vers la terre, une gatte doit pouvoir recueillir les égouttures et fuites éventuelles lors des débranchements. Un tuyautage permet de vider la gatte dans la citerne de cargaison la plus proche.

  Le compartiment machine
           Le Chef mécanicien dans son p.c.
Le moteur principal est un six cylindres à injection électronique, donc sans arbre à cames. L'arrêt technique est l'occasion de visites périodiques telles que démontages de pistons. On voit sur l'avant du moteur des pièces de rechange : culasse, piston et soupapes.
A la mer l'électricité est produite par un alternateur attelé. Le courant produit passe par un "synchro condenser" avant d'aller au tableau électrique. Au port la production est assurée par trois groupes
Ces trois turbines à vapeur entraînent les pompes de cargaison. leur condenseur à tubes a été ouvert pour nettoyage
     
Bouteilles d'air comprimé service et lancement.
Les pompes de cales refoulent au séparateur d'eaux mazouteuses. Les consignes sont strictes et des boulons sur les brides sont munis de scellés, pour interdire tout démontage.
L'incinérateur qui peut brûler les résidus.
Ouvriers du bord et ouvriers du chantier sont au travail sur le moteur.
   
 
Appareil à gouverner rotatif.
Compresseurs

  Les emménagements
 
Les circonstances n'ont pas permis la visite des locaux d'habitation. Par contre la sympathique brigade en cuisine était assez inhabituelle pour être mentionnée. Elle se composait d'une joviale Chef, et sa jolie assistante, toutes deux ukrainiennes, et d'un garçon philippin. La salle à manger unique offre le service en buffet pour tous les plats.

  La sortie
Voici la sortie de la cale sèche, vue de la passerelle par Jacques Loiseau.
Vue d'en haut la cale paraît bien petite, et on est étonné que le navire ait pu y entrer.
         
Jacques a accompagné le navire jusqu'à la sortie de la rade, pour effectuer la compensation de son compas magnétique.
La voici vue d'un des remorqueurs par Erwan Guéguéniat. L'impression est bien différente. De la passerelle on voit à peine les remorqueurs, eux voient surtout l'hélice...
 
Mission accomplie pour les remorqueurs, ERVIKEN prend le large.
Le webmestre de marine-marchande.net était tout simplement sur le quai pour admirer la manœuvre.

 

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