Le MARION DUFRESNE à Brest, juillet 2008

Le Marion Dufresne est un bateau très particulier, à la fois cargo et navire de recherches océanographiques. Appartenant au GIE MD II. Géré par la Cma-Cgm, il est affrété par l'Institut polaire français, Paul Emile Victor pour des missions scientifiques pendant une partie de l'année (217 j), et par la collectivité TAAF pour la logistique des districts, le reste du temps. Il ravitaille les terres australes, en personnel, matériel et carburant. Occasionnellement il embarque des passagers pour ses tournées australes. Construit en 1995 par la Société Nouvelle des ACH Le Havre, il a remplacé le premier du nom, qui datait de 1973 et était géré par les Messageries Maritimes.
N° imo
9050814
 
Dimensions
120,75 x 20,60 x 7,40 m
 
Tirant d'eau
6,96 m
 
JB/JN
9 403 / 2 820
 
Port en lourd
4 871 t
 
Motorisation
Diesel électrique, puissance totale 6 000 kW
 
Vitesse
15,7 nds
 
Capacités
110 passagers (50 cabines), 29 équipage
 
 
cales 5 343 m3, evp 109 dont 34 réfrigérés
 
     
Le navire est venu en escale à Brest entre deux missions scientifiques. Il est resté quelques jours en Penfeld, pour participer à Brest 2008, puis a repris le travail. Le 15 juillet il est retourné au quai ro-ro pour embarquer du matériel et faire une relève partielle, avant d'appareiller pour Algesiras. Je remercie l'armateur, l'Institut polaire et le commandant de m'avoir autorisé à faire ce mini voyage et à présenter cette visite en photos.

La passerelle
   
Appareillage du poste en Penfeld à 9 h 00 ce 15 juillet, par un temps bien maussade, dommage pour les photos. Sur rade le gazier algérien Ramdane Abane arrive pour réparations, à babord le nouveau port de plaisance inauguré pour Brest 2008.
Des VIP assistent à la manœuvre : de gauche à droite Lionel Jospin et Jean-François Fountaine, invités, et Hélène Leau responsable du département océanographique à l'IPEV. Sur l'aileron tribord le Commandant dirige la manœuvre conseillé par le pilote maritime. Au centre de la passerelle l'homme de barre attend les ordres, ainsi que le Second capitaine et une Lieutenant.
Le pupitre tribord regroupe toutes les commandes, y compris le positionnement dynamique. C'est le coté de travail pour les missions océanographiques, c'est pourquoi cet aileron de passerelle est couvert et en saillie par rapport à la coque, pour offrir une bonne visibilté sur les opérations. A babord il y a aussi un pupitre de commandes, mais à ciel ouvert.
La machine a la marque AUT, ce qui veut dire qu'elle est automatique et télécommandée même en manœuvre, sans nécessité de personnel sur place. Une console à la passerelle est dédiée à la machine. Le Chef mécanicien peut d'ici surveiller tous les paramètres et intervenir si besoin. En mer l'officier pont de quart gère les alarmes éventuelles.
Le loch doppler donne la vitesse avant ou arrière, mais aussi latérale.
Station radio GMDSS
Système de cartes électroniques et de positionnement
Accosté au quai ro-ro

Carottage
Le Marion Dufresne est champion du monde dans cette activité. Grâce à son carottier géant "Calypso" il peut prélever des carottes de plus de 60 m de long.
Il ne faut pas confondre carottage et forage. Le carottage consiste à prélever, comme à l'emporte pièce, un échantillon de sédiments sans l'endommager. Le forage détruit, ou en tous cas mélange, en creusant. Les longs tubes d'acier allongés dans la coursive tribord peuvent être réunis bout à bout par des manchons vissés. Ils sont fixés à un gros lest dont le poids est ajustable, et terminés par une ogive munie d'un clapet de non retour. Les tubes d'acier sont chemisés par les tuyaux en plastique blanc stockés dans la cale et qui contiendront donc les carottes de sédiments.
       

Document IPEV

Document IPEV

Photo A. Cathala © Ipev

Ces documents illustrent bien le fonctionnement et l'opération de mise à l'eau du carottier.


Photo Y. Balut © Ipev
       

La mise à l'eau se fait au moyen de ce portique. Le treuil et ses tambours forment un ensemble très sophistiqué.

L'ensemble du treuil (ci dessous) est situé sous le pont principal, tandis que le pupitre de commande est au dessus, dans une cabine située dans l'axe du portique.
       

Les emménagements
Le Marion Dufresne peut héberger, outre l'équipage, 110 personnes, personnels scientifiques ou passagers  
Le Commandant, ici Pierre Courtes, dispose d'un vaste bureau-salon en fronton.
Le bureau du Second capitaine
Le bureau du Second mécanicien
Le fumoir des officiers avec son fameux piano. Fameux parce qu'il a une longue histoire, une passagère en avait fait cadeau au MISSISSIPI de la Transat dans les années 60.
Bibliothèque
L'appartement du Préfet des TAAF, bureau, salon et chambre.
Petite œuvre d'un peintre passager pour une tournée Kerguelen.
Les cabines passagers ont une couchette normale et une pliante. Certains labos disposent aussi de ce genre de couchette, au cas ou un scientifique veut dormir sur place
     
Salle de conférence
Une grande salle comporte un bar, un salon et la salle à manger commune à toutes les personnes embarquées. Ceci oblige à faire parfois plusieurs services. Le grand comptoir-rampe sert au petit déjeuner self service.
Les cuisines sont situées un pont en dessous de la salle à manger, par commodité le personnel restaurant y a aussi sa salle à manger.
Un tour sur les ponts extérieurs
   
Son portique supportant les feux et antennes, donne au Marion sa silhouette très caractéristique.
Accosté à la passerelle ro-ro, pour embarquement de matériels.
Ce portique peut mettre à l'eau divers appareils, tel cet ensemble de bouteilles à échantillons.
 
Deux grues jumelables de 25 t
Un chaland, le GROS VENTRE est conçu pour transporter un conteneur. Mais dans les endroits dépourvus d'installation c'est plutôt ce radeau qui est utilisé.

Le PC Scientifique
   

Le vaste p.c. scientifique s'étale sur toute la largeur du navire. Mais coté tribord il bénéficie d'une avancée vitrée en surplomb.


La Machine

L'énergie est produite par trois moteurs diesel Wartsila :
un 6R32D de 2 250 kW entraînant un alternateur de 2 100 kW - 600 V
deux 8R32D de 3 000 kW entraînant chacun un alternateur de 2 880 kW - 600 V.

La propulsion est assurée par deux hélices à pas fixe, entraînée chacune à 148 tr/min par un moteur électrique de 3 000 kW. La vitesse de service est de 15,7 nds.

 

Le Chef mécanicien, son Second et un Lieutenant mécanicien au P.C.

La salle des machines est divisée en nombreux compartiments, munis de portes étanches.

 

Un alternateur et un moteur de propulsion. (pas possible de prendre du recul)

Le compartiment des chaudières à gauche, et divers auxiliaires

       

 


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