YEOMAN BANK à Brest, octobre 2009
Hervé Cozanet

Ce vraquier a été construit en 1982 en Grèce, par le chantier Eleusis, sous le nom de SALMONPOOL, pour l'armement Fearnley & Eger. Il est devenu YEOMAN BANK en 1990 et appartient au groupe Aggregates Industries (UK). Il est opéré par Foster Yeoman, comme deux autres, les YEOMAN BONTRUP et YEOMAN BRIDGE, pour transporter les cailloux venant de carrières anglaises et écossaises. Leur grande particularité est d'être autonome pour le déchargement. Le YEOMAN BANK est venu à Brest le 23 octobre pour décharger, voici quelques images de cette escale :
Caractéristiques principales
  IMO 7422881
 
Tonnage brut / net :
24 870 / 15 182
 
Longueur / largeur :

204,96 x 27,21 m

 
Creux / Tirant d'eau :
16,01 m / 11,36 m
 
Capacité :
54 688 m3
 
Port en lourd :
38 997 tonnes
 
Motorisation :
moteur Sulzer 6RD90
 
Puissance totale :
10 445 kW
 
Vitesse :
15,5 nds
  Pavillon Liberia

Le navire est arrivé au pilote à 18 h et a accosté aussitôt au 5ème bassin. C'est un gros navire pour ce poste et il a fallu déplacer le Matterhorn pour lui faire la place. Mais l'emplacement a été choisi rationnellement. La cargaison de 35.000 tonnes consiste en cailloux pour ballast de chemin de fer, destiné à la SNCF. Elle a été entassée sur le quai, le long d'une voie ferrée qui permettra de l'acheminer directement à destination. Aucun camion ne sera impliqué. Au chargement il en a été de même puisque la carrière est à proximité immédiate du terminal de chargement, voir les photos Google earth.
Aussitôt accosté le YEOMAN BANK a orienté son bras de déchargement et mis en route le déchargement par ses propres moyens. Il pleuvait mais cette cargaison ne craint pas l'humidité ! L'opération a été rondement menée, quand je suis arrivé le 24 au lever du jour, pour visiter le navire, c'était en train de se terminer. L'énorme bras est orienté par des vérins hydrauliques pour viser l'endroit où décharger.
Le bras est ensuite remis dans l'axe pour l'arrimer à son poste de mer.

Les sept cales font toute la largeur du navire. Mais le fond est divisé en tremies, quatre de chaque bord. La curieuse photo de gauche a été prise au vol, le panneau de cale était entrouvert pour voir partir les derniers cailloux. Deux convoyeurs à bande font toute la longueur sous les cales, un de chaque bord. Ils transportent les cailloux jusqu'à l'avant, et les déversent dans deux courts convoyeurs transversaux qui les ramènent dans un puits central. Là les cailloux sont repris par un convoyeur vertical à godets qui les monte dans la tour et les déverse enfin dans le convoyeur du bras orientable pour déchargement à terre. Un opérateur au pc cargaison, règle la vitesse des convoyeurs suivant les besoins et surveille le rendement et la puissance électrique impliquée. Il est en liaison par UHF avec le Second capitaine, responsable des opérations.

L'espace sous les cales, sur le plafond de ballasts, est d'une taille surprenante pour le visiteur. Voici de gauche à droite : le convoyeur tribord, l'ouverture d'une des portes par où la cargaison tombe, des rouleaux de bande de rechange, un atelier, le convoyeur babord. Entré par l'avant, guidé par le Chef mécanicien, je suis ressorti par l'arrière, au pied du château.
convoyeur tribord
ouverture d'une porte
bandes de rechange
atelier
convoyeur babord

Ci dessous nous sommes dans l'énorme local à l'avant, qui fait toute la hauteur de la coque. C'est ici que se fait le transfert entre convoyeurs longitudinaux et noria verticale, par l'intermédiaire de deux convoyeurs transversaux. A cause de la pluie continue pendant tout le déchargement, le convoyeur vertical a ramené beaucoup d'eau dans le local et le fond n'est pas tout à fait sec !

convoyeur babord

La passerelle est typique des navires de cet âge. Elle a reçu les équipements modernes au fur et à mesure des évolutions. Le moteur n'est pas télécommandé d'ici, les ordres sont transmis à la machine par chadburn.

Les locaux de l'équipage sont sympathiques. En cette occasion tout l'équipage, 18 hommes, est de nationalité ukrainienne.

Le moteur principal, pour la propulsion, est un Sulzer six cylindres, avec deux turbo-soufflantes. De la belle mécanique qui ne donne pas beaucoup de soucis, comme en atteste la propreté du local. Il est commandé à partir du pc. On voit sur le pupitre, à gauche le transmetteur d'ordres venant de la passerelle, à droite les leviers de lancement. Un poste de commande locale est en secours contre le moteur lui même au parquet intermédiaire. Le Chef y pose obligeamment pour montrer l'usage des deux leviers, l'un pour l'air comprimé de lancement, l'autre pour le cran de pétrole.
culasses
échappements
pupitre de commande
commande locale
p.c.
         
p.C.
parquet intermédiaire
parquet inférieur

Les opérations de déchargement demandent de la puissance. Les groupes électrogènes sont au nombre de cinq, plus le générateur de secours. Deux Caterpillar de 715 kW chacun, trois autres de 450 kW chacun. Au moins quatre d'entre eux sont en service pendant le déchargement.

générateurs Caterpillar
générateurs
avant du moteur, parquet inférieur
arbre porte-hélice
pompes de ballast
traitement des eaux usées
appareil à gouverner

Le pliote était prévu à 10 h, ce qui aurait fait une durée d'escale de 18 heures en tout. En fait le vent était trop fort pour appareiller en toute sécurité avant 15 heures. Ceci a donné le temps aux conditions de s'améliorer pour les photographes. Jacques Carney l' a vu quitter le bassin, et Michel Floch l'a vu franchir le goulet de sortie de la rade, en route vers sa prochaine escale, Liverpool. Merci à eux pour ces belles photos.

 

Cette page appartient à www.marine-marchande.net, le site français de la marine marchande