Prouesse technique en réparation navale
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Deux paquebots ont passé en cale sèche à Brest, aux soins du chantier Sobrena, pour un travail exceptionnel et spectaculaire aux mois d'avril et de mai 2007.

Ces navires, faisant partie d'une série de quatre Panamax de 1.000 cabines, construits à Saint Nazaire entre 2000 et 2002, produisaient leur énergie au moyen d'une turbine à vapeur et de deux turbines à gaz (cycle combiné COGES). La puissance totale était de 55 000 kW. Les turbines à gaz, de 25 000 kW chacune, fonctionnent au gas oil. Leur rendement est mauvais à faible charge, ce qui est le cas un tiers du temps pour ces navires. Le prix de ce carburant a tellement augmenté qu'il a fallu trouver une solution plus économique. Cette solution a été d'ajouter un moteur diesel, fonctionnant au fuel lourd, capable d'assurer la production d'énergie la plupart du temps.

Ajouter un moteur de 11 500 kW, pesant 200 tonnes, n'est pas une petite affaire. Il s'agissait d'ajouter 5 km de tuyaux et 17 km de câbles, de transformer des capacités existantes en capacités à fuel nécessitant du réchauffage, de faire passer des tuyaux d'échappement de 1,30 m de diamètre, etc...Cette entreprise complexe a demandé de minutieuses études, une préparation longue et compliquée à bord, avant d'en arriver à la phase de mise en place du moteur. C'est cette opération que nous avons pu observer à Brest.

S'il est facile de retarder de quelques jours une cargaison de marchandises, il n'en est pas de même pour une "cargaison" de 2 000 passagers. Le temps imparti pour l'opération était de 17 jours, et le respect du programme était absolument impératif. Le défi a été relevé par Aker Yards St Nazaire, responsable de l'ensemble du projet de remotorisation, en étroite collaboration avec le chantier Sobrena.

Le bloc neuf a été fabriqué par Aker Yards Lorient, et acheminé à Brest par barge. D'une forme complexe, il est muni d'un ber en poutrelles d'acier, le tenant dans la bonne position. Une grue le dépose sur des tins au fond de la forme de radoub. On voit au passage une petite partie du puzzle de tuyaux à mettre en place.
Puis le moteur est fixé sur le bloc. Il s'agit d'un Wärtsila type 16V38B. Deux transporteurs Mammoet pourront se placer sous l'ensemble pour le déplacer et le mettre en position. Pendant ce temps on découpe en deux parties le bloc équivalent de la coque. Il a fallu auparavant préparer tout à bord pour faire la place au nouveau moteur et disposer ses connexions diverses.
Tout ce travail de découpage demande une grande précision pour tracer et pour manier les chalumeaux. Une fois la place faite, les Mammoets transfèrent le nouveau bloc en position. Ces engins sont munis de multiples roues, qui peuvent s'orienter dans tous les sens, et de vérins permettant d'ajuster la hauteur. Ils peuvent ainsi positionner au millimètre près leur charge de 300 tonnes.
Une fois la place faite, les Mammoets transfèrent le nouveau bloc en position. Ces engins sont munis de multiples roues, qui peuvent s'orienter dans tous les sens, et de vérins permettant d'ajuster la hauteur. Ils peuvent ainsi positionner au millimètre près leur charge de 300 tonnes.

Vue de l'intérieur
Une fois parfaitement à sa place, le nouveau bloc est fixé par des patins soudés. Leur découpe permet le passage pour la soudure définitive. Les parties rectilignes assez longues sont soudées à la machine. Elle se déplace sur des crémaillères fixées à la tôle.
 
Il ne reste plus qu'à peindre et il n'y a plus une trace visible. Bravo, mission remplie pour les chantiers, mais il reste encore beaucoup de travail à faire à bord. Cela pourra se faire pendant l'exploitation commerciale, sans que les passagers subissent la moindre nuisance.

 

Remerciements à Henri Doyer, Senior Project Manager Aker Yards France,
pour son aimable coopération.

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