Evitage en eaux resserrées à Rouen
avec un pilote amont
de la Seine
Françoise Massard
Sommaire
PLAN DU SITE

Si la navigation est l'art de calculer et de tracer la route du navire, la manœuvre est l'art de faire évoluer le navire en toutes circonstances, et quoi de plus valorisant pour le capitaine et le pilote que de faire une "belle manœuvre". Bien sûr le commandant connaît les qualités évolutives de son navire, la puissance de ses machines, la distance d'arrêt, etc. Bien sûr aussi, le pilote connaît parfaitement son "environnement de travail", ici la Seine avec ses multiples dangers (les bancs qui se déplacent, les renverses de courant, les crues, la brume, etc.). Mais l'un et l'autre doivent faire appel en plus à leur "sens marin" pour savoir apprécier et utiliser ou combattre les forces extérieures "naturelles", vent et courant en particulier, et surtout en navigation fluviale, comme c'est le cas ici lors de l'accostage au Terminal Conteneurs du Port de Rouen.

Lors de mon stage à Port Revel, j'ai eu l'occasion d'étudier en détail — en théorie et en pratique — la giration en eaux peu profondes, les manœuvres d'accostage/appareillage avec ou sans courant et/ou vent, l'accostage avec ancres, les manœuvres en eaux resserrées, les effets de berges, etc. Je souhaitais passer de la similitude de Froude à la vraie grandeur : cette occasion m'a été récemment offerte par la Station de Pilotage de la Seine. J'en remercie la direction qui m'a permis de remonter la Sequana, de Caudebec à Rouen, à la passerelle du porte-conteneurs CMA CGM LICORNE (Caudebec est en effet le site de relève entre les "pilotes aval" et les "pilotes amont").

Ce document ne présente — en images — que l'arrivée au Port de Rouen, l'évitage du navire et sa mise à quai.

Le port de Rouen est en vue, le remorqueur BON SECOURS I arrive pour servir le porte-conteneurs
Tout est prêt pour le passage de la remorque
La zone d'évitage est en vue, le remorqueur entre en action, le porte-conteneurs devant accoster bâbord à quai, cap à l'aval
L'évitage est amorcé, les ordres du pilote s'accélèrent pour donner le cap et le régime moteur, ainsi que les ordres au remorqueur
L'évitage se poursuit à faible vitesse, avec calme et précision : passé le droit du quai, le navire commence sa phase d'approche
L'angle d'approche se réduit progressivement...
...aidé en cela par le Bon Secours I qui facilite la giration du PC autour de son "pivot point"
En fin de manœuvre, le remorqueur retiendra au contraire le cul du navire pour lui éviter de tosser le quai (ni le quai ni l'hélice n'aimeraient...)
Le PC est maintenant parfaitement parallèle au quai, les lamaneurs entrent en action et les amarres sont capelées sur les bites
Mission accomplie pour le remorqueur rouennais qui récupère sa remorque
BON SECOURS I - IMO 8609565 - 26,80 (LPP) x 7,40 x 3,75 m - JB 133 tx - P 915 kW (moteur 4t-6cyl. Deutz / 1 hélice) - V 11,5 nds -
Traction au point fixe 19,5 t - Constr. 1987 (Chantiers et Ateliers de la Perrière, Lorient) - Propr./Expl. Thomas L. (Rouen) - Pav. FRA.
C'est au tour des portiques d'entrer en action
(NB – Corobe™ = palonnier tournant utilisé pour placer des conteneurs dans le sens de la largeur d'un navire)
et, de son côté, le pilote de Seine regagne sa base (21 avenue du Mont Riboudet, 76723 Rouen) afin d'aller guider un autre navire
Clin d'œil à l'intermodal qui commence à se développer, en particulier pour le transport fluvio-maritime des conteneurs
Plusieurs opérateurs desservent la liaison Le Havre-Rouen-Gennevilliers (Logiseine – le pionnier – mais aussi MSC,
River Shuttle Container, Carline, Marfret, Maersk) , ligne sur laquelle le trafic conteneurs a augmenté de 40 % entre 2004 et 2005.
Chaque unité fluviale peut transporter, en gros, de 100 à 350 EVP suivant qu'il s'agit d'un automoteur ou d'un convoi poussé

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