VILLE DE BORDEAUX
Un navire conçu pour le transport des pièces du A 380

Gwénaëlle Gourdet

Sommaire

"Conçu spécialement pour acheminer à Pauillac les éléments de l’Airbus A 380 construits en Allemagne, Angleterre, Espagne et à Saint-Nazaire, le roulier VILLE DE BORDEAUX transporte l’équivalent d’un avion chaque mois depuis 18 mois. Compte tenu de la montée en puissance attendue des cadences des chaînes de production toulousaines, il ne suffira pas à la tâche.
Dès 2008, avec une perspective de 4 avions par mois, Airbus va devoir conforter sa logistique et si les barges armées par Socatra entre Pauillac et Langon sont adaptées à leur mission, le VILLE DE BORDEAUX va devoir être épaulé par de nouvelles unités. D’autant que le programme du nouvel A 350 pourrait, lui aussi, s’appuyer sur une logistique maritime et fluviale."
Extrait de Bordeaux Port n° 38 (novembre 2005)


Quelques caractéristiques
LPP
140 m
Creux
21,85 m
Tirant d'eau max.
6,5 m
Moteurs MAK semi-rapides
2 - 4T - 9 cyl.
Hélices
2 à pas variable


Docs. F. Massard
(la plus grande porte jamais construite
pour un Ro-Ro : 22 m x 14 m)

Autres caractéristiques ici


C'est en effet un acheminement "multimodal", via mer, fleuves et route, qu'Airbus Industrie a mis sur pied pour transporter les éléments de son gros porteur, le A 380, fabriquées sur différents sites : Broughton (Pays de Galles, UK) où sont assemblées les demi-voilures, Hambourg (Allemagne) où est fabriquée le tronçon arrière et une partie du tronçon avant du fuselage, Puerto Real (Spain) qui a en charge la dérive et la gouverne de direction, et enfin St-Nazaire (France) où la pointe avant du fuselage est assemblée puis jonctionnée au tronçon arrivé de Hambourg.
Le VILLE DE BORDEAUX près du pont de St-Nazaire
Parties du fuselage de l'A 380
Le chargement du VILLE DE BORDEAUX n'est pas totalement standard ! En effet, comme précédemment évoqué, l'A380 d'Airbus étant européen, à chaque port sa cargaison. A Hambourg (Allemagne), chargement de l'arrière et de l'avant-centre ; à Cadix (Espagne) l'empennage ; à Mostyn (Angleterre) les ailes ; à Saint-Nazaire, certaines pièces sont débarquées pour "amélioration" ou assemblage (plus de détails à suivre) ; le tout est déchargé à Pauillac. Certaines pièces (la dérive et la gouverne de direction) sont transportées par le Béluga (cf. photo ci-dessous) et j'ai déjà croisé sur route des convois exceptionnels de pièces détachées Airbus. Ça, c'est pour le standard ! Le non-standard s'explique par le fait que le VBX ne fait pas de rotations régulières, mais transporte les pièces à Pauillac selon la demande de Toulouse.
Barge de Mostyn (35 km sur la River Dee entre le site de fabrication de Broughton
et Moystin Harbour) et barge du Breuil
Le Béluga
Les pièces de l'avion remontent la Gironde sur une centaine de kilomètres, entre l'appontement de Trompeloup (150 x 35 m - Construit à Gdansk, chantier Remontoxa) à Pauillac et l'écluse de Langon, à bord de deux barges, le BREUIL et son siter-ship le BRION, spécialement construites à cet effet et mesurant 75 m de long et 14,2 m de large. La remontée se fait en 8 à 9 h. Le passage sous le fameux "Pont de Pierre" ne se fait qu'à marée basse (la Capitainerie du Port de Bordeaux gère chaque passage). Ensuite, les pièces empruntent la route (trois nuits sont nécessaires pour parcourir les 240 km) pour rejoindre l'usine d'assemblage de Toulouse (via un itinéraire à grand gabarit, spécialement aménagé).
Pièces transportées par le VILLE DE BORDEAUX (les ailes mesurent 45 m de long...)
La passerelle du VILLE DE BORDEAUX
Commande de l'aileron


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