Le ROLLDOCK STORM à Fos, mars 2016
(Emmanuel Bonici)

Nous avions vu le cargo semi-submersible ROLLDOCK STORM le 18 mars en montée de Seine pour charger le pousseur CFT Le Résistant . Dimanche 27 mars, il s'accoste à Fos en darse 3, il est en première escale, mais nous avons déjà vu ici son sister ship Rolldock Star en janvier 2014.
            
               
Le Storm, vient livrer à Fos deux unités fluviales pour le compte de CFT (Compagnie Fluviale de Transport, filiale de Sogestran), qui renforce ses moyens sur l'axe Rhône-Fos, avec le pousseur RESISTANT et l'automoteur DARTIMON spécialisé dans le transport d'hydrocarbures et produits chimiques. Le Résistant, chargé à Rouen, opérait auparavant en Seine, tandis que le Dartimon est tout neuf, et a été embarqué à Rotterdam, après avoir été construit par le chantier Néerlandais, Asto BV sur les rives de la Bergsche Maas.
Le Résistant est arrimé sur le pont du navire, alors que le Dartimon est dans la cale immergeable. Avec ses 110 mètres de long, il occupe quasiment toute la longueur de la cale (119mx19,40x8,10). La cale n'est pas entièrement fermée, on voit une partie des panneaux flottants saisis derrière le chateau. Le pousseur est à cheval sur un panneau de cale et sa partie arrière (côté propulseur) déborde dans le vide de la cale, où en dessous se trouve le Dartimon. Cela simplifiait sans doute l'arrimage, la coque du Résistant est posée à plat sur des madriers, mais la volute autour des hélices est dans le vide.
Mardi 29 mars, les deux grues de bord Liebherr de 350 tonnes de capacité unitaire, travaillant en tandem, prennent sous leurs palonniers les 250 tonnes du pousseur. Ces grues sont positionnées sur le flanc bâbord du navire et doivent donc effectuer une giration, qui amènera le pousseur au-dessus de l'eau (le navire est tribord à quai) puis elles le déposeront en douceur. Le R Storm étant un semi submersible, il dispose d'un système de ballastage très puissant, il n'utilise donc pas de caisson de flottaison extérieur pour augmenter son couple de redressemeent, comme cela se fait très souvent dans de telles opérations. Cette puissance de ballastage se remarque avec les temps de pause inférieurs à 30 secondes pendant la giration, et la très faible gite qu'a pris le navire. C’est à peine si l'on sentait un léger mouvement lorsqu'il se remettait droit. Le ballastage, est géré depuis la passerelle, par un officier installé devant une batterie d'écrans informatiques, depuis laquelle il contrôle tous les paramètres, une liaison radio permanente le relie au chef de manœuvre se tenant sur le pont, ainsi qu'aux grutiers.
A 8h30 le levage débutait, et à 10h00 le pousseur touchait l'eau, à peine 1h30 pour une opération rondement menée.
L'angle que présente les flèches de grues, les fait passer à quelques centimètres l'une de l'autre, pourtant toute la manœuvre se déroule sans crispation de la part des opérateurs de Rolldock, l'ambiance était même détendue.

Mercredi 31, c'est au tour du Dartimon de retrouver son élément. Cette fois, pas besoin de moyens de levage, l'opération est plus simple.
La porte arrière du R Storm est ouverte et son ballastage débute juste avant le lever du jour.
Après que l'équipage du Dartimon soit monté à bord, l'opération d'immersion poursuit son cours, pour atteindre le tirant d'eau de 8,20 m soit un enfoncement de 3,50 m environ, pour 2 mètres d'eau dans la cale.

A 9h30 le Dartimon entame sa sortie, ne pouvant utiliser son propulseur d'étrave, (du matériel est resté immergé dans la cale) il est maintenu au centre de la cale par des aussières, puis très lentement il cule pour enfin sortir totalement de la cale à 10h10.

 
 
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