Le Matterhorn quitte Brest, remorqué par le RM Moulis. 
Erwan Guéguéniat et Michel Floch
sommaire

Quelques images du départ du MATTERHORN le 6 juillet, sous un temps assez changeant. Il était en remorque du RM MOULIS. Le convoi est parti avec du flot, ce qui a fait que pour rejoindre le goulet, sa vitesse était très faible. Vu le petit coup de vent en cours le lendemain, il est fort probable que le RM MOULIS a préféré partir le 6 après midi. Michel Floch attendait au Minou, et commençait à avoir froid !
Le joli MATTERHORN, dérouté à Brest le 26 mai 2009 pour soupçon de pollution, était arrivé en excellent état. Son armateur étant en grande difficulté, la caution exorbitante n'a jamais pu être payée, et le navire fut abandonné. Il a été cannibalisé, car il est resté longtemps accosté à des quais accessibles à pas mal de gens irrespectueux des navires. Mais on se souviendra du WINNER, qui lui avait été cannibalisé à l'Arsenal, qui est d'accès plutôt restreint.
 
L'appareillage s'est fait avec en pointe le RM MOULIS, et en flèche arrière le VB PIRIAC. Un pilote était sur le MATTERHORN, avec une grosse équipe de lamaneurs. Evidemment colis mort, sans énergie, les lamaneurs ont donc ramassé et saisi les aussières à la main.
Sur la photo de droite, on distingue bien la "patte d'oie", constituée de forte chaîne, ici non étayée, reliée à la remorque par le fameux trèfle, forte tôle triangulaire percée de trois trous. Les deux chaînes de la patte d'oie sont capelées sur les bittes, et je sais que parfois, lorsque le responsable ou l'assureur du remorquage a un doute sur la solidité des bittes, on tourne carrément la chaîne sur les bâtis des guindeaux. On distingue aussi la remorque de secours, qui sort par le "Panama"
  J'étais à cette occasion sur la vedette du pilotage de Brest, et je tiens à remercier équipage et pilotes pour leur accueil toujours fort sympathique. Une vue de l'ELORN, gros canot des lamaneurs, prévu pour pouvoir effectuer de petits remorquages côtiers. Il est ici pour débarquer l'équipe des lamaneurs. Puis, débarque du pilote, qui va rejoindre le RM MOULIS
Au dessus des graffitis, on distingue très bien la remorque de secours, forte aussière en polypropylène, disposée en guirlande à l'aide de bosses cassantes, et qui rejoint le "Panama".
Les lamaneurs ont débarqué sur l'ELORN, après avoir largué le VB PIRIAC. On distingue sur le fronton bâbord le "Géant de Papier", œuvre d'un célèbre artiste brestois, Paul Bloas, qui s'est fait connaître en collant ses "géants de Papier" un peu partout en ville. Il est aussi l'auteur d'une immense fresque sise au port, en l'honneur des lamaneurs
Le RM MOULIS commence à allonger sa remorque. Celle ci prend du mou, ce qui a pour effet de donner un peu de liberté au MATTERHORN, qui commence à "faire des siennes" en recherchant sa position d'équilibre, qui n'est pas forcément la route du convoi. Le RM MOULIS est donc obligé de raidir un peu la remorque, sur la photo de gauche on distingue bien comment force la patte d'oie pour ramener le MATTERHORN sur la route. Sur la photo suivante , la fameuse bouée de récupération de la remorque de secours, le "trainard". Elle sera à la traine pendant tout le remorquage...si tout va bien. Le remorqué risque de faire pas mal d'embardées, car sa barre n'est pas à 0, elle est bloquée 5° à droite, bizarre que pendant la toilette de mer celle ci n'ait pas été remise à 0.
   
  Une échelle de pilote a été laissée des deux bords, celles ci permettront, en cas de coup dur, à l'équipage du remorqueur de grimper à bord. Lors de longs remorquages, elles servent aussi à grimper à bord pour inspecter la partie du gréement de remorquage invisible depuis le remorqueur. L'expédition se fait en "zodiac". A l'arrivée à Bordeaux, les lamaneurs grimperont à bord par ces mêmes échelles.
Puis débarquement du pilote, ce qui me permet de faire un plan du remorqué presque vu depuis le remorqueur. La "laisse" paraît petite, et pourtant c'est du costaud.
Dernières vues du MATTERHORN, qui file vers le goulet. Quoique "filer" est un bien grand mot, le courant de flot est très fort, et le convoi se déplace à 1,5 noeuds. Les photographes du Minou vont encore devoir attendre une bonne heure avant de faire quelques portraits.

Michel Floch, la vigie du Minou, nous raconte la suite :
  Vendredi aprés-midi le temps exécrable à bien voulu faire une petite pause. Je me suis rendu au Minou, mais pour cause d'arrêté municipal le fort était inaccessible pour éviter des débordements de néo-bacheliers. J'ai donc dû changer mes habitudes et pousser un peu plus loin, le long du sentier côtier, ce qui m'a rappelé mes débuts avant l'ouverture du fort au public. Malgré le spot plutôt inconfortable et l'exposition au petit vent d'ouest assez frais, ma position en hauteur et le soleil entre les nuages m'ont permis de faire de bonnes photos. Le Matterhorn en remorque du RM Moulis a mis bien du temps pour arriver jusqu'au Minou. Un départ à marée montante et une sous estimation du courant dans le goulet en sont peut être la cause. Mais finalement, vers 20h00, il a fini par passer le Minou en route pour son dernier voyage vers Bassens et les cisailles et chalumeaux des démolisseurs.
       
          

Cette page appartient à www.marine-marchande.net, le site français de la marine marchande