Ushuaia
(Louis Laplane)


Résident à Tahiti, en parcourant le site Marine marchande, j’ai regardé les photos de Françoise Massard au cap Horn. J’avais mis le pied en simple touriste sur ce fameux cap en janvier 2006. Aussi ai-je envoyé quelques unes des miennes à Hervé Cozanet. Qui m’a demandé par retour un commentaire. Voici :

Mon épouse et moi-même avions décidé d’un voyage touristique en Patagonie, à Ushuaia. Internet nous y a fait ajouter une croisière de quatre nuits à bord d’un petit paquebot, le MARE AUSTRALIS, qui touchait le cap Horn. Le 14 janvier 2006, nous avons inauguré le second voyage du VIA AUSTRALIS, jumeau du Mare Australis, en embarquant à Ushuaia. Nous avons navigué dans les chenaux de Patagonie, avec mise à terre par pneumatiques au Cap Horn, à Wulaia, aux glaciers Pia, Günther Plushow (approche seulement) et ses cormorans, Aguila, et enfin l’île Magdalena et ses pingouins, et débarqué à Punta Arenas.

Mare et Via Australis se croisent dans le fjord Pia. Mare Australis venait de Punta Arenas, pour une croisière de trois nuits, sans passer par le cap Horn.
La passerelle du Via Australis,
et notre cabine.

Point de débarquement sur le cap horn, accessible aux pneumatiques des petits paquebots.
Monument inauguré le 5 décembre 1992, photographié le 15 janvier 2006. Le cap Horn est déclaré depuis 2005 par l’Unesco « réserve Mondiale de la Biosphère »

 

Cette croisière, dont l’itinéraire est une exclusivité, est organisée par une société chilienne, avec un équipage chilien, sur deux petites unités de 71m environ. A bord les cabines apparaissent très confortables, avec discrétion. Nous avons eu une démonstration époustouflante de tango argentin au départ, puis plusieurs conférences sur les chenaux, leur histoire, et leur écosystème. Pour nous qui venions de Polynésie, la ressemblance des précédents autochtones avec les polynésiens que les conférenciers n’ont pas manqué de souligner, nous a paru remarquable. Temps calme en général, avec alternance de grisaille, crachins, et belles éclaircies, qui changeaient du tout au tout les paysages rencontrés.
Glacier Günther Plushow : colonie de cormorans
Après la croisière, nous sommes retournés à Ushuaia, qui nous a ouvert ses paysages, ses tourbières, l’extraordinaire petit train du bout du monde, sans oublier le musée installé dans le bagne.
 
dans la réserve naturelle de l’île Magdalena. Madame donne l’échelle.
les chenaux de Patagonie vus de l’île Wulaia

 

Au cap Horn, nous avons été rejoints par les paquebots Bremen et Millenium. Si les passagers du Millenium sont restés à bord, le point de débarquement à terre a été pris d’assaut par les pneumatiques des deux petits paquebots. La mer était maniable. Le plus difficile était de monter l’escalier bien raide. Au sommet, pas de gardien : sa maison était occupée par une entreprise qui faisait des travaux. Donc pas de courrier à envoyer du cap Horn. Le crachin a un peu assombri les prises de vues, et quand le navire a repris sa route, le plafond coupait en deux le rocher. Pour ne pas abîmer la végétation rase, on ne devait pas s’écarter d’un chemin de planches, faisant pont par dessus.
La découverte des sites d’habitat des Yamanas, avec qui le capitaine Fitz-Roy et Charles Darwin nouèrent des contact au XIXe siècle, nous a remplis d’admiration, car ces habitants ont pu survivre, sans « souffrir » du froid, se baigner dans ces eaux glaciales, et acquérir au physique adapté à la locomotion pratiquement exclusive en pirogue (bras très puissants, jambes assez faibles). Les glaciers, leur glace bien bleue et les cascades ont dévoilé leur munificence, sans oublier les colonies de cormorans, perchés sur de drôles de nids inaccessibles en falaise. Pour finir, une visite sur l’île Magdalena a permis de découvrir des milliers (60 000 couples) de petits pingouins (manchots de Magellan) habitant des terriers, pas du tout farouches mais très curieux,  à quelques encablures de Punta Arenas.

 

 


 

 
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