Fontarrabie, Fuenterrabía en espagnol et Hondarribia en langue basque, est située à la frontière entre la France et l'Espagne, séparée d'Hendaye et de la France par l'embouchure de la rivière Bidassoa. C'est une station balnéaire prisée, une ville au riche patrimoine et un petit port de pêche très actif, géré par la Cofradia de Mareantes de San Pedro, confrérie de pêcheurs dont l'origine remonte à 1321. Les installations portuaires sont modernes et disposent d'un marché à la criée, de chambres frigorifiques, de balances de pesage, de plates-formes pour la charge des camions, d'une usine de glace, etc. Même si l'activité a bien décliné ces dernières années, le port de Fontarrabie reste l'un des plus importants de la province basque du Guipuzcoa.
|
|
Les bateaux qui composent la flotte de cette confrérie sont pour la plupart enregistrés en entreprises indépendantes. Ils pratiquent la pêche côtière dans le golfe de Gascogne et le long des côtes françaises. Ils utilisent plusieurs techniques dites non agressives en fonction des espèces à capturer : la senne également appelée bolinche, la ligne classique avec des appâts vivants ou la pêche à la traine avec des appâts artificiels. Ils ramènent selon la saison, anchois, thons, bonites, merlus, sardines, chinchards, etc. Les sorties en mer durent généralement moins de 24 heures. |
|
Les équipages d'une dizaine d'hommes sont constitués de marins espagnols, africains et sud-américains. L'ambiance est conviviale et l'accueil très chaleureux pour les curieux comme moi. |
Pour décharger leurs prises, les bateaux se massent les uns contre les autres le long des quais et utilisent leurs engins de bord, des bras mécaniques, parfois des mâts de charge qui s'orientent à l'huile de coude. |
|
|
|
|
En ce moment, ce sont des centaines de caissettes remplies de sardines. Les manœuvres sont continues, les bateaux se frôlent dans un espace réduit, ce qui permet d'apprécier la dextérité des capitaines et la réactivité des équipages, armés de pare battages. |
Les sennes sont déposées sur le bitume et immédiatement, les femmes des marins réparent les mailles endommagées au cours de la dernière sortie. On les appelle les ramendeuses.
Dans un local aménagé, les filets sont préparés à être rembarqués.
Les opérations ne trainent pas. Certains bateaux mettent moins d'une heure-et-demi entre leur entrée et leur sortie du bassin pour une nouvelle marée.
|
|
|
|
Les bateaux, parlons-en. Même si les traditionnels thoniers bolincheurs en bois ont disparu des ports basques, on notera que les unités actuelles ont conservé l'allure et les caractéristiques générale de leurs ancêtres avec leur plage avant relevée, leur château deux ponts et parfois leur cul rond comme autrefois. Ils ont vraiment une belle gueule et je me régale de les voir évoluer dans le bassin puis reprendre la mer. D'un point de vue de l'aménagement, on trouve au pont supérieur la passerelle de navigation et les logements du capitaine. en dessous, le carré, la cuisine, douches et WC, les vestiaires. Les matelots disposent de couchettes situées tout à l'avant, accessible via une écoutille sur le pont supérieur. La cale principale est située devant le château.
|
Les Culs ronds.
Parmi les "culs ronds", je vous présente le PEDRO JOSE BERRIA, l'un des plus anciens, construit en 1987.
|
Pedro Jose Berria |
Lorsqu'il se présente devant Fontarrabie, le AMATXU, qui signifie la mère en basque, stoppe. Le ALMIRANTE BERRIA qui le suivait, le dépasse puis vire de bord et vient se mettre à couple. Apparemment, les marins du AMATXU n'avaient pas terminé de remonter le filet dont les mailles se sont coincées dans l'hélice. Le ALMIRANTE BERRIA ramène l'infortuné bolincheur jusqu'au quai. Incident sans gravité, mais on peut imaginer que l'opération aurait pu être bien plus compliquée au large et dans une mer formée. |
|
Petit intermède avant de vous présenter les culs plats avec le Château d'Abbadia, juché sur la corniche, de l'autre côté de la baie d'Hendaye et qui fait face à la sortie du port de Fontarrabie. Ce château-observatoire néogothique a été construit par Eugène Viollet-le-Duc et Edmond Duthoit pour Antoine d'Abbadie entre 1864 et 1879. Antoine d'Abbadie était un voyageur et homme de science, très attaché à la terre et la culture basque. Il est mort en 1897 à l'âge de 87 ans. |
|
|
le JUSTO LECUE,
le NUEVO AIRES ASON, |
Justo Lecue |
Nuevo Aire Ason |
Lle SAN ROQUE DIVINO avec sa coque peinte en rouge et blanc,
le GURE AMUITZ . |
San Roque Divino |
Gure Amuitz
|
Nuestra Madre Juanita |
Itsaz Lagunak " les amis de l'Océan " |
|
Les pêche-arrière.
Certains bateaux dénotent au milieu de tous ces bolincheurs typiques du pays basque. Ils pourraient très bien être français avec leur château positionné à l'avant. L'équipage est probablement un peu mieux abrité du mauvais temps en travaillant à l'arrière. En voici deux exemplaires avec le SIEMPRE SANTA MARIA et le NUEVO MAR GLORIA.
|
Siempre Santa Maria |
Nuevo Mar Gloria |
|
Je termine ce reportage avec quelques portraits de marins, en noir et blanc pour faire plus authentique |
|
|
... et quelques photos du MARIÑEL, un thonier bolincheur ancienne génération, à la coque en bois. |
|