Croisière "Vents de Méditerranée" à bord du SOVEREIGN
(Raymond Legrand - 2012)


Ce paquebot a été construit en 1987 à Saint Nazaire, par les Chantiers de l'Atlantique, pour Royal Caribbean Cruises, sous le nom de Sovereign of the Seas. En 2008 il a été racheté par Pullmantur Cruises, qui est une filiale du groupe RCC. Deux autres navires complètent la série, les Majesty of the Seas et Monarch of the Seas, restés chez RCC.
Caractéristiques principales
IMO 8512281
Dimensions 268,33 x 32,21 x 15,12 m
Tirant d'eau 7,800 m
Jauge brute / nette 73 529 / 45 194 ums
Port en lourd 7 546 t
Capacité 2 524 pax, 780 équipage
Motorisation 4 Pielstick 9PC20L400
Puissance totale 20 476 kW
Propulsion 2 hélices à pas variable.
Vitesse 19 nœuds
Pavillon Malte

Rêvant de paquebots depuis mon enfance, je « chinais » sans arrêt notre correspondant à l’agence de voyages, qui s’occupait de nos déplacements professionnels, pour récupérer les brochures de croisières afin d’y trouver des photos de paquebots ! Un jour je flashai sur le « Bleu de France » pour ses lignes un peu surannées, plus à mon goût, et découvris  qu’une croisière était à la portée de mes finances. Seul problème, si moi je ne rêvais que de bateau, il fallait penser à mon épouse qui s’intéresserait plus aux escales, or la seule croisière qui me permettait de lui faire visiter l’Italie comme elle le souhaitait n’était qu’au programme du « Sovereign » de la compagnie Pullmantur et non du « Bleu de France » .
Comme « Croisières de France » offrait aussi cette possibilité, je délaissai le « Bleu de France » pour le « Sovereign »
Cette croisière, prévue pour avril 2011 était en fait son cadeau de Noël 2010, ce à quoi elle n’a jamais cru jusqu’à ce que la fasse monter dans le TGV pour Nice….



Départ le 17 avril  2011 de la belle rade de Villefranche sur mer.
Quoi de plus agréable que de découvrir la Méditerranée,  sous le soleil, alors que, de la fenêtre du TGV nous amenant à Nice, nous pouvions, déjà, découvrir le « Sovereign » au loin, posé, comme un bijou  sur un écrin, au centre de la rade de Villefranche sur mer.
Après avoir découvert cette merveilleuse cité typique, et sa charmante gare maritime, toute de rose vêtue, et réglé les différentes formalités d’embarquement, la croisière commença dès l’embarquement à bord de la vedette qui nous amena au « Sovereign », nous permettant de le découvrir dans toute sa hauteur.
Là, un petit souci pour moi : je savais que mon épouse était sujette au vertige, et je la voyais un peu pâle en arrivant aux pieds du géant, mais cette crainte fut vite effacée grâce à l’équipage, dès qu’elle mit pied à bord.
Une fois les dernières formalités réglées, la cabine occupée et l’exercice (succinct) d’évacuation terminé, nous partîmes à la découverte de ce paquebot. 


Escale le 18/04/2011 à Livournes  d’où nous sommes partis visiter Florence et Pise.
Levé de bonne heure, je me dépêchais de grimper sur le pont pour photographier le soleil levant et notre arrivée à Livourne !
Après le petit déjeuner pris en compagnie de mon épouse, ce fut le départ vers Florence qu’aucun de nous n’avait jamais visitée. Est-il besoin de décrire le plaisir de découvrir la magnificence de cette ville ? On rêvait déjà devant les livres et photos, alors, la découvrir en vrai, ce fut un régal !
Pareil pour la découverte de Pise et de sa fameuse tour penchée que je m’amusai à redresser en photo pour faire plus original que les autres …
Mais les excursions étant minutées, il fut vite l’heure de remonter en car et de rejoindre le port. 
 

Escale le 19/04/2011 à Civitavecchia, avec visite de la Rome antique.
Rome ! Rome, l’incontournable ! Rome l’unique objet de notre voyage ! Après six ans de latin au lycée, mon choix se porta sur la visite de la Rome antique.
Anecdote : ce jour- là nous eûmes l’impression de vivre un remake du film «Restons groupés » ! Le car qui nous emmenait était aussi poussif et dépourvu de climatisation que celui du film, jusqu’à nous laisser en rade sur une aire d’autoroute ! En souvenir de ce film mon épouse et moi trouvions cela comique, mais ce n’était pas le cas de nos co-croisiéristes. De plus il s’avéra que notre guide initiale fut prise de malaises à cause de la chaleur. Heureusement un de ses collègues qui nous rejoignit à l’entrée de Rome, prit à sa charge tout le reste de la visite.

Sa présence compensa nos soucis du matin et il se révéla être un excellent guide, non seulement cultivé, puisque c’est son rôle, mais sachant enrichir ses commentaires d’anecdotes, voire de bons mots, bien choisis, qui lui permettaient de maintenir l’attention de ses ouailles.
Visite des plus classiques : le Colysée, puis le forum, et la fontaine de Trévi !
L’après-midi fut dédié à la visite du Vatican. Au-delà du côté purement religieux, on ne peut rester qu’ébahis devant la majesté et la grandeur du lieu. Magnifique certes, mais peut-être un peu trop si l’on compare aux discours qui se veulent proches des pauvres ! Ce paradoxe m’a un peu rendu mal à l’aise, comme une sorte d’incompréhension.
Néanmoins, c’est à voir et, question architectural, il faut reconnaître que c’est grandiose ! 

Escale le 20/04/2011 à Naples d’où nous sommes partis pour une visite de l’ile de Capri .

A Naples nous avions l’embarras du choix : Pompéï, la ville de Naples, ou l’ile de Capri !
Mon épouse qui n’est pas fan d’histoire antique et ayant été saturée par Rome et ses ruines, me demanda de préférer  Capri à Pompeï.
Bien nous en prit, car, après une traversée d’un peu moins d’une heure, nous découvrîmes un véritable paradis, avec des eaux d’un bleu outremer très prononcé, une végétation luxuriante, son typique petit port de pêche, etc !
Bizarrement, nous avions plus l’impression d’être dans les iles grecques qu’en Italie, et encore une fois, mon épouse put vaincre sa peur du vertige en prenant le funiculaire qui nous emmena découvrir la ville, au sommet de l’ile, dans un vrai paradis de fleurs et de fruits.

Le 21/04/2011, Escale à Palerme
Le « printemps arabe » qui régnait à l’époque en Tunisie, avait incité la compagnie à remplacer l’escale à Tunis, par une escale à Palerme. Mon beau-frère étant Sicilien et nous ayant souvent vanté les charmes de cette ile, nous ne nous plaignions pas de ce changement.
Débarqués à Palerme, nous partîmes visiter Trapani, où nous tombions en plein dans les célébrations du jeudi saint ! Notre passage dans la cathédrale, en pleine cérémonie, nous valut quelques regards désapprobateurs malgré notre discrétion. Par contre nous pûmes, dans une autre église,  assister à la préparation des statues qui allaient défiler le lendemain pour le chemin de croix et nous n’y perdîmes pas au change.
 
 
De là nous partîmes visiter les salines, un domaine que nous ne connaissions pas dans un décor un peu désertique. Au-delà des explications techniques, force m’est de reconnaître qu’il n’y a pas grand-chose à voir.
Enfin l’excursion nous emmena à Erice, village médiéval à plus de 700 m d’altitude, par une montée abrupte et vertigineuse dont mon épouse n’a rien vu, recroquevillée sur elle-même pour ne pas voir dehors.
Là nous nous aventurâmes seuls dans le village pendant que le reste de l’excursion se ruait sur les restaurants, et la chance voulut qu’une commerçante nous aborda en français et nous offrit un plan de la ville qui nous permit de découvrir plus de monuments et décors sauvages que la visite officielle de l’après-midi nous en fit découvir.

Une visite agréable et originale, malgré un petit vent frisquet d’altitude bien gènant. Ensuite ce fut la descente, pour mon épouse dans les mêmes conditions que la montée, et le retour à Palerme


Le 22/04/2011 Journée en mer permettant d’apprécier les nombreux avantages du paquebot !
Vendredi donc, traversée de Palerme à Barcelone ! Beau et chaud soleil le matin, ciel voilé et un peu de vent l’après-midi !
Bronzette pour madame et raid photo pour moi sur le paquebot (et je n’ai pas tout fait). Comme je ne pensais pas refaire une croisière de sitôt, j’essayais d’engranger un maximum de souvenirs pour continuer à rêver  pendant les longues soirées d’hiver, devant le feu de la cheminée.
Le soir : place à la tradition avec le cocktail et le repas du commandant ! Sur ce point, grâce à mes lectures, j’avais un peu chapitré mon épouse concernant la toilette à porter, et nous ne fûmes point déçus l’un de l’autre ! Les plus surpris furent nos enfants en découvrant les photos. J’ai beau être plutôt « jean-polo » qu’autre chose, de temps en temps ça fait du bien une telle soirée. Par contre, par manque de pratique, nous avons raté la traditionnelle photo avec le commandant.

Le 23/04/2011 escale et visite de Barcelone, et notamment le Barcelone de Gaudi, parc Güell , et la fameuse « Sagrada familia ».
Arrivée de bon matin à Barcelone : le jour se levait à peine ! Comme tous les autres jours, j’étais déjà sur le pont avec l’appareil photo ! Puis ce fut le départ pour la découverte du Barcelone de Gaudi, avec pour commencer la visite du parc Güell et sa fameuse salamandre, bien que tout le reste du parc vaille autant le détour, et vers midi, arrivée à la basilique de la « Sagrada familia ».
On a beau l’avoir déjà vue en photo, ce fut un choc !
Habitués à nos belles cathédrales gothiques, j’étais un peu sceptique au départ, mais, grâce aux explications détaillées des façades données par notre guide, ce fut une véritable révélation.
En fait, il faut oublier totalement nos références pour découvrir ce monument. On a beau y retrouver le contenu de la bible, cette basilique me fait plus penser à une construction extra-terrestre comme on en voit dans certaine BD de science-fiction (CF : Les aventures de Valérian).  En fait, il y a autre chose d’indéfinissable dans ce monument, étrange mais fascinant.
 
Après un petit détour par le parc « Montjuic », ce fut le retour au paquebot.
A noter, l’obligation de repasser par la douane espagnole, pas des plus agréables, malgré notre carte de passager. Il parait que c’est coutumier, même l’équipage s’en plaint. Pour nous ce fut le téléphone de mon épouse (dont on se sert rarement sur un paquebot et que nous avons découvert, au retour, l’écran cassé) et une carte mémoire d’appareil photo inutilisable (heureusement  j’ai trouvé moyen de récupérer son contenu)
Le soir, dernier repas à bord, et malgré la fête organisée par les serveurs, la nostalgie pointe déjà son nez !

Le 24/04/2011 retour dans la rade de Villefranche sur mer !
Journée mitigée pour nous : Nous avions appris la veille que,  malgré l’arrivée à 11h, nous ne pouvions quitter le bord avant 14h, or trains et avions étaient réservés au plus tard pour cette heure-là ! A noter que nous étions le jour de pâques ,  que les autres trains et avions, tout comme les hôtels  étaient complets. Nous étions environ une centaine dans ce cas et en avions informé la directrice de croisière la veille.
Force m’est de reconnaitre que la compagnie et l’équipage se mirent en quatre pour nous faciliter la tâche et nous pûmes débarquer dans des délais très corrects pour prendre nos correspondances.
Malgré son charme, la ville de Villefranche ne présentait plus le même attrait pour nous, et je pus remarquer, dans la vedette nous ramenant au port, que bien que très discrète, mon épouse essuya quelques larmes en se cachant derrière son appareil photo, preuve si j’en doutais qu’elle avait apprécié  ce bateau et cette croisière.
Maintenant je savais qu’elle avait apprécié son cadeau de Noël
En conclusion, à titre personnel, je suis très content d’avoir dû changer mon fusil d’épaule  dans le choix de cette croisière, car j’ai pu ainsi découvrir un magnifique paquebot, dont j’estime qu’on parle peu (trop ancien peut être) par rapport aux nouveaux qui envahissent les mers !
Oserais-je dire que cet enfant des chantiers de l’Atlantique fait bien la liaison entre les paquebots de ligne d’antan et les nouveaux paquebots de croisière plus « clubs de vacances » de masse que paquebots (tout au moins dans mon esprit). Contrairement à ces derniers, le « Sovereign » allie le modernisme  actuel (malgré son âge)  à une ligne classique et racée qui nous rappelle les « France » et « Queens » d’autrefois….
En fait, un grand paquebot, encore à taille humaine …….Dont je suis devenu fan !



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