Visite du câblier LEON THEVENIN
juillet 2005

Ce navire appartient à France Telecom, est armé par France Telecom Marine. Il est basé à Brest et sa mission est l'entretien et le dépannage de câbles de communication en Atlantique. Voir caractéristiques principales .

Les câbliers sont des navires très spécialisés. De plus parmi les câbliers on distingue deux types de travail, la pose de câbles et leur maintenance. Le Léon Thévenin est capable de faire les deux, mais ses missions actuelles sont de la maintenance. A Brest il a son poste bien à lui, avec à terre des cuves de stockage de câbles, et un chemin de câbles permettant leur embarquement. Le personnel marin compte une cinquantaine de personnes, auxquels se joignent une vingtaine de techniciens pour les missions. La pose de câbles a beaucoup diminué ces dernières années, ceux existant sont loin d'être utilisés à leur pleine capacité. Un seul câble peut acheminer des dizaines de gigabits. C'est donc la maintenance qui maintient les câbliers en activité.


Le davier avant, surmonté d'un portique,
qui permet la manutention des câbles
repéchés au fond.

Le davier arrière permettrait la mise à l'eau
de nouveaux câbles.
La passerelle de navigation est
équipée de façon normale.....

...avec en plus un système de positionnement dynamique contrôlé d'ici.
La commande auto ou manuelle des propulseurs latéraux et des hélices
de propulsion permet de maintenir le navire exactement à la position voulue.
Ce système particulier de sonar sert
à répérer le ROV en plongée.
Une table à cartes de dimensions inhabituelle,
sert aussi aux briefings avant interventions.
Un logiciel permet de tenir à jour de façon précise tout l'historique
de chaque câble et de le visualier sur écran.
Station radio GMDSS.
On aperçoit les cales, en forme de cuves circulaires, contenant les câbles Ce local, attenant à la timonerie abrite tous les éléments de commande et de contrôle du ROV.
A l'extrême gauche le pupitre de pilotage proprement dit de l'engin. Toutes les opérations sont enregistrées et filmées pour vérification.
L'engin est équipé de multiples caméras, d'où le nombre d'écrans.
Lovage des câbles en cale.   Le pont de travail. Le câble récupéré au fond est hissé à bord ici par un treuil avec un tambour de très grand diamètre.
Le mou est récupéré par une machine qui coince le câble entre des pneus exerçant une pression d'une tonne.
C'est ici que s'effectue la réparation.
 
Voici la machine, les roues viennent coïncer le câble entre les pneus, pour l'entrainer. Le même genre de machine, à l'arrière du navire, servirait à la pose de câble. Celle là est équipée de douze paires de pneus.
Tableau montrant les différents types de grappins utilisés pour la pèche du câble à réparer. Le local technique du personnel
chargé de la réparation.
Quelques échantillons de câbles
et de kits de jointage.
Vue vers la plage avant.
Allons faire un tour...

    Ce curieux tracteur, est remorqué sur le fond et porte des griffes variées, pour accrocher le câble à remonter. Appelé "tracteur" à cause de la forme des roues, le terme technique correct
serait désensouilleur, son rôle étant en effet de sortir un câble enfoui dans sa souille..
Le ROV (Remotely Operated Vehicle) est un outil essentiel. Celui ci, Hector, est de type omblical, il reste toujours relié au navire par un cordon, dont le poids est soulagé par des bouées, et qui sert à l'alimentation électrique, à la conduite et à l'échange d'informations. Il est muni de pinces, de multiples caméras, de buses projetant de l'eau. Il peut travailler jusqu'aux environs de 2.000 m de fond. Au travail il suit le câble en le chevauchant. C'est ainsi qu'il peut l'ensouiller. Il creuse une tranchée au moyen de buses projetant un fort jet d'eau, dans laquelle le câble tombe au fur et à mesure de l'avance.
Le davier arrière est muni d'une sorte de machoîre pouvant bloquer le câble. Ce groupe, sur la plage arrière sert à l'alimentation du ROV Plages de manœuvre avant et arrière sont abritées.

La machine: sa propreté immaculée est à l'honneur de l'équipe machine, et indique que ça marche bien. On a le temps de garder propre, pas besoin de bouchon d'étoupe pour la visite!
  Le navire est classé AUT, automatique, le quart n'est donc pas nécessaire. La propulsion est électrique, avec deux lignes d'arbres. Le courant est fourni par trois moteurs Crepell. Ce type de propulsion, pas très courant, est bien adapté au positionnement dynamique. Le carburant utilisé est du diesel.
Contrainte technique: le navire doit toujours être prêt à appareiller dans un délai de 24 heures, ce qui ne permet pas des travaux d'entretien trop longs sur les moteurs. Si on commence un démontage, il faut être sûr de pouvoir remettre la machine en service en moins de 24 heures s'il y a une demande d'intervention.
Le pc machine, avec vue sur le compartiment par de grandes baies.   Les trois moteurs Crepelle d'environ 1.500 kW chacun.
Les moteurs diesel entraînent ces générateurs électriques qui à leur tour alimentent les deux moteurs électriques de propulsion.

A gauche le réfrigerant de la clim,
au fond une ligne d'arbre.
Les groupes électrogènes de servitude,
de 250 kW
Les bouilleurs qui peuvent produire 5 m3 d'eau douce par jour, moins que la consommation habituelle, l'autonomie
dépend donc des caisses de stockage.
Les séparateurs à combustible
et à huile
A droite: un groupe électrogène de secours fournissant un courant régulé, grâce à un fort volant d'inertie, destiné à alimenter les appareils électroniques en cas de disjonction.
    Les machines à câbles vues de dessous avec
leurs tambours d'environ 4 m de diamètre.
L'atelier équipé d'un tour et d'une fraiseuse.
  Un petit tour dans les emménagements pour finir la visite:  

Notes succinctes sur les câbles:      
  - contrairement à une idée répandue, le gros du trafic de communications passe par câbles et non par satelittes.
- rien qu'en Atlantique, entre Europe et Amériques, on en compte environ 180.000 km.
- les câbles autrefois en cuivre sont désormais composés d'une âme de fibres optiques extêmement fines, qui acheminent les signaux. Cette âme est protégée par une enveloppe en matière plastique, puis entourée d'une gaine de cuivre qui sert à alimenter en énergie les répéteurs. Ces relais sont nécessaires tous les 200 kms au maximum pour redonner sa vigueur au signal. L'ensemble est de nouveau entouré de gaines de protection.
- plus le câble est immergé profondément moins il a besoin de protection. Par moins de 200 m il a une double ou triple armure. Le danger d'avarie provient en effet des chalutiers à 90 pour cent. Avec l'évolution des techniques de chalutage les câbles peuvent maintenant être endommagés par un chalut jusqu'à 1.500 mètres de profondeur et même plus.

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