Passager au Long Cours
François Gerboin

Chapitre 1 : Souvenirs d'enfance


Les paquebots de mon enfance ont à jamais imprimé en moi une vision de majesté, de puissance (comment une telle masse pouvait-elle flotter et transporter autant de monde? me disais-je) et, première classe oblige, ce n'était que "luxe, calme... et beauté" pour le petit garçon que j'étais.
Je m'en suis voulu, plus tard, que les beaux menus du "FOCH" ou du "GÉNÉRAL MANGIN", un temps soigneusement conservés par ma soeur Jeanne, aient rapidement été aspirés par l’irresponsabilité de l’adolescence : ils étaient chaque jour illustrés par une photo de l'escale africaine à venir ou en cours..avec, bien sûr, une liste de mets plus qu'alléchants!

Surtout je regrette la photo du verso de la petite brochure, qui était dans la cabine: elle représentait, de mémoire, en monochromie bleue, l'arrière d'un des paquebots de la compagnie, avec son sillage : si quelqu'un en a une copie ?

Il ne me reste que ces quelques photos du Foch (et sans la cheminée !) : une escale africaine, prise par ma mère.

  Plus récemment, je me suis lancé dans une petite huile sur carton de ce paquebot qui m’est cher

Mes souvenirs du "GÉNÉRAL MANGIN", mis à part un diplôme « passage de la ligne », dont je n’ai aucun souvenir d’ailleurs, sont beaucoup plus récents et résultent d’acquisitions auprès d’antiquaires ou salle de ventes : outre la superbe et rare affiche déjà présentée, un grand plan des aménagements intérieurs et enfin un porte-clé de la compagnie.
Les zones de couleurs sur le plan correspondent aux différentes classes. Eh oui ! A l'époque des paquebots de ligne il y avait une seconde et même une troisième classe, sans parler des "troufions" qui dormaient dans l'entrepont, voire le pont avant sur la ligne d'Afrique.

«IRPINIA» tel que je l’ai découvert, en le rejoignant en rade de Cannes, j’ai voulu l’immortaliser il y a quelques années par ce tableau : commande sur annonce dans « Le Marin » à l’excellent peintre qu'est monsieur Roland Ferey, de Valognes.
Autres objets : une carte postale datant de ce voyage, et surtout le cendrier-cheminée, acheté lors d'une brocante chanceuse.

Je ne peux clore ce chapitre sans évoquer les majestueux « ANTILLES» et « FLANDRE» de la Transat.
Je n'ai pas navigué sur ces navires, mais suis souvent monté à bord, lorsque des amis de mes parents repartaient pour la France...et moi-même serais bien resté, mais sans doute m'aurait-on transformé en petit groom jusqu'au Havre !

Chaque fois que ces jumeaux de la CGT arrivaient à Pointe-à-Pître et alors que je me rendais au lycée Carnot, c’était une vision extraordinaire que de découvrir leur impressionante cheminée de profil bouchant toute la perspective de l’artère principale de la ville (la rue Frébault).

Cette unique photo du départ,
prise par moi avec mon appareil basique,
plastique et d'avant l'instamatic !
J'ai en vain cherché sur internet une telle photo..et puis je me suis décidé à me rendre sur place moi-même, afin de reconstituer ladite photo avec mon navire du moment : le Costa Romantica, en 2005 ; mais la nouvelle gare maritime + la forme longiligne de la cheminée trois quart arrière du Costa n'ont rien donné de bon.


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