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Le naufrage
du SEA DIAMOND sommaire |
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Ce paquebot de croisière avait commencé sa carrière
comme ferry, pour la compagnie finlandaise Birka, sous le nom de BIRKA
PRINCESS. |
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J’étais passager à
bord du « SEA DIAMOND » le jeudi 5 avril 2007 lorsqu’il
est entré dans la Caldera de l’île de Santorin vers
15 heures. Le navire mettait à ce moment cap sur les îles
du centre de la Caldera. Une fois à l’intérieur de
la Caldera, le cap fut mis (à tribord) en direction de la petite
pointe qui protège l’embarcadère des ferrys d’Athinios. Vers 15h40, nouveau changement de cap, à bâbord, en direction du débarcadère se trouvant en dessous de l’agglomération de Fira. Je me trouvais à ce moment à tribord sur le pont 9, à coté de la passerelle de navigation, juste derrière le balcon. Se rapprochant de Fira, je remarquai que nous étions très peu éloignés des falaises, sans inquiétude, sachant que la profondeur est très vite importante à Santorin. Cependant, vers 16h, je pouvais voir le fond de l’eau du haut de ma position et j’ai aussitôt craint que la coque ne touche les rochers, ce qui se réalisa à l’instant même. Le choc se repartit sur toute la coque, ce qui ne m’a pas permis de repérer l’endroit de l’impact. Le calme semblait régner sur la passerelle, que je pouvais observer à travers les vitres teintées. Le bateau s’est alors dégagé par ses propres moyens et a viré sur bâbord en prenant une gîte assez prononcée, que j’ai estimée à une vingtaine de degrés, orientée vers tribord avant. J’ai donc pensé à ce moment que la déchirure se trouvait par tribord avant et que le déplacement du navire allait accentuer l’arrivée d’eau dans les fonds. Le bateau s’est alors apparemment immobilisé, et la gîte se maintenant, je suis passé par le sun-deck sur bâbord, craignant que le bateau ne chavire. En effet s’agissant d’un ancien ferry, sans beaucoup de tirant d’eau et qui apparemment était en panne d’énergie, j’estimais probable le chavirage. |
Je suis resté, bloqué par
les passagers sur le pont 8, juste avant le premier canot de sauvetage.
Les annonces faites par la sonorisation du bord restaient très
vagues, et données avec un ton plutôt inquiétant,
sans aucune consigne particulière, sinon de ne pas paniquer, «
la situation étant sous contrôle ». J’ai alors assisté à la mise à l’eau plutôt chaotique des trois embarcations se trouvant à bâbord. La situation semblant stabilisée et m’attendant à évacuer, bien qu’aucune consigne n’ait été donnée, et rassuré par la présence de multiples embarcations provenant du petit port de Fira, j’ai demandé à quelques membres de l’équipage (personnel hôtelier) de me rendre à ma cabine via les parties non ouvertes aux passagers (le pont 8 étant bloqué) pour aller chercher un traitement médical qui m’est nécessaire. Accompagné jusqu’au pont 4, où se trouvait ma cabine (4842), j’ai rapidement pris ce que j’étais allé chercher pour remonter aux salons du pont 5. |
J’y suis demeuré
assez longtemps, rassuré par la non-évolution de la situation
et laissant passer un nombre important de touristes américains,
dont certains demandaient visiblement un traitement psychologique, voire
plus encore (accident cardiaque ?). Quand la file s’est interrompue,
à la demande de membres de l’équipage, je suis descendu
au pont 4, et j’ai été dirigé vers l’arrière;
là une grand porte avait été ouverte dans le flanc
du bateau, et rabattue, était en contact avec la porte avant, formant
rampe, d’une grande péniche, servant sans doute aux relations
entre les différentes îles de Santorin. |
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Après avoir laissé passé
les femmes, les enfants et les personnes âgées qui restaient
encore à cet endroit sur le bateau, à mon tour et à
la demande de membres de l’équipage, j’ai embarqué
sur la péniche (embarquement relativement acrobatique) où
j’ai retrouvé ma compagne. Cette péniche nous a débarqués
vers 19h sur le quai du petit port de Fira. |
Sans autre nouvelles que des rumeurs, en l’absence
de toute autorité locale, sinon deux ou trois militaires distribuant
quelques bouteilles d’eau, j’ai attendu jusqu’à
22h30 qu’on nous propose de monter à Fira par téléphérique,
pour aller dîner dans un restaurant trouvé par le voyagiste.
A 00h30, un autobus nous a conduit au port des ferrys (Athinios) où,
toujours en l’absence de toute considération de la part des
autorités (pas de couvertures pour ceux qui étaient en chemises,
pas de boissons chaudes… personnellement j’étais sans
chaussures), j’ai attendu l’arrivée d’un autre
bateau affrété par l’armateur. Une navette m’a
emporté sur ce bateau (le « Perla ») à trois
heures du matin, où une cabine nous a été assignée,
à ma compagne et moi-même. |
La journée du vendredi s’est passée
à faire différentes queues, souvent dans la cohue, pour aller
chercher le pécule (200 Euros) proposé par l’armateur
pour faire face à nos premiers besoins à terre, pour récupérer
nos pièces d’identité qui nous avaient été
demandées en début de croisière en échange de
la clé de cabine, et enfin pour passer devant des fonctionnaires
du port pour une ultime et tatillonne vérification. J’ai débarqué du « Perla » sur les quais du port du Pirée vers 15h. |
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