Lamanage en quelques clichés
Françoise Massard


Le "lamanage" (en anglais "boatage") est l'ensemble des opérations d'amarrage et de désamarrage des navires dans les ports. Les personnes qui effectuent ces opérations sont les "lamaneurs" (1) (en anglais "boatmen" ou "linesmen" ou "mooringmen"). Ils sont parfois appelés "canotiers", nom encore traditionnellement utilisé pour les lamaneurs du Canal de Suez. En France, les lamaneurs sont organisés en Société Coopérative de Production (SCOP).
(1) Le mot "lamaneur" viendrait du vieux français "laman" (venant lui-même du mot néerlandais "loot man") qui signifiait « l'homme de la sonde », lequel était en quelque sorte un "pilote" qui montait à bord des navires pour les guider à l'entrée des ports et qui utilisait une sonde). Dans les ports où il n'y a pas de Service de pilotage, le lamaneur garde son rôle initial de 'pilote côtier" ("coasting pilot" en anglais). A La Rochelle, le lamanage et le pilotage sont deux services bien distincts (et la prise de pilote est obligatoire). En revanche, une vedette de lamanage remplace parfois un remorqueur pour des navires dont la longueur est inférieure à la centaine de mètres (cf. exemple ici).


La vedette JULIAR sur laquelle j'ai embarqué appartient à la SCOP du Lamanage et Services maritimes des ports de La Rochelle-Charente. Merci à Philippe Souchay (à la barre ) et à son collègue pour m'avoir autorisée à photographier leurs opérations.


Les aussières du navire, qui pendent le long du bord, sont récupérées par les lamaneurs à l'aide d'un long crochet, puis saisies à bord du canot qui les amènent à terre.


La vedette de lamanage fait un véritable "ballet" autour du navire au fur et à mesure qu'il se rapproche du quai (avec l'assistance d'un ou deux remorqueurs, un seul dans le cas présent du LATANA) afin de récupérer les différentes amarres d'avant et d'arrière (amarres de bout, traversiers, gardes montantes, amarres en belle). Le (ou les) remorqueur(s) maintien(nen)t le navire contre le quai tant que toutes les amarres ne sont pas capelées à terre.


A quai, les collègues attendent aux différents postes d'amarrage. Lorsque le canot est suffisamment près, ils envoient la "touline" ou "lance-amarres", cordage fin alourdi en son extrémité par la "pomme de touline" (le plus souvent noeud en cordage en forme de boule, mais parfois remplacé par une boule ou un palet de caoutchouc). Une fois les aussières fixées à la touline par le lamaneur du canot, la touline est "embraquée" (tirée) par le lamaneur du quai qui s'aide d'un cabestan (cf. gros plan ci-dessous, fait au quai Lombard). Une fois les amarres à quai, il les "capèlent" sur les bittes d'amarrage, c'est-à-dire qu'il passe l'œil des aussières (gainé d'un fourreau, pour en limiter l'usure) sur les bollards de quai. Voilà, le LATANA est définitivement accosté et peut commencer ses opérations commerciales. La JULIAR quitte l'appontement pétrolier pour regagner le port de service.



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