MN EIDER, en arrêt technique à Brest, septembre 2009
Hervé Cozanet

Le ro-ro MN EIDER a été construit en 1989 par Hyundai Heavy Industries à Ulsan pour Andrew Weir & Co, sous le nom de BALTIC EIDER. Racheté en 2004 par la Compagnie Maritime Nantaise, du groupe CNN. Il est affrété à temps par le ministère de la défense. Ses missions consistent à transporter matériels et approvisionnements pour les militaires français outremer.
Il est venu à Brest pour un arrêt technique programmé, aux soins du chantier Sobrena.
L'armateur m'a aimablement autorisé à le visiter, le commandant Péry et son équipage m'ont accueilli avec une gentillesse dont je les remercie sincèrement.

Caractéristiques principales
  IMO 8801917
 
Tonnage brut / net :
20 865 / 6 259
 
Longueur / largeur :
157,67 x 25,00 m
 
Creux / Tirant d'eau :
17,3 m / 8,5 m
 
Capacité :
804 evp, 164 remorques
 
Port en lourd :
13 866 tonnes
 
Motorisation :
2 moteurs Wartsila
 
Puissance totale :
13 575 kW
 
Vitesse :
19 nds

 

  La passerelle et les emménagements
Le commandant me reçoit dans son bureau, avant de me montrer la passerelle, un pont au dessus. Ambiance chaleureuse, une toîle évoque le Baltic Eider, et une table basse rappelle une escale africaine.
  La timonerie, tout à fait classique, est vaste et bien équipée. De larges sabords munis d'essuie-glaces donnent une vue panoramique
  Au bout de chaque aileron de passerelle, une console regroupe les éléments de commande et de contrôle.
  Pause café au bar des officiers. Derrière le comptoir le zef, devant : le Chef mécanicien, le Commandant et son Second, oui la jeune femme blonde. La décoration du coté salon télé, comporte un grand panneau mural en cuivre, spectaculaire, qui représente les instruments de navigation anciens.
L'ensemble des locaux donne une atmosphère chaleureuse.

 


  Les ponts cargaison
La cargaison est répartie sur quatre niveaux. Les véhicules embarquent au niveau du pont principal par la vaste porte arrière, qui fait toute la largeur du navire, ou par la porte latérale tribord, de largeur plus modeste. Deux ascenseurs, chacun d'une charge utile de 60 tonnes, transfèrent les véhicules un pont en dessus, et un autre ascenseur, d'une charge utile de 70 t, transfère les véhicules un pont en dessous, dans la cale.
porte arrière
porte latérale
pont principal
pont principal
A poste de mer les plateaux des ascenseurs complètent le pont principal de façon étanche. L'ouverture correspondante aux autres ponts est obturée par des panneaux manœuvrés pas des vérins hydrauliques.
pont garage
cale
ascenseur babord
  Le pont supérieur, équipé pour le saisissage de conteneurs, est accessible par grues de terre.  
Le CO2 pour la lutte contre l'incendie,est stocké dans un réservoir réfrigéré, au lieu des bouteilles habituelles.
 
pont supérieur
 

  La machine
Pour la propulsion le MN Eider est muni de deux moteurs diesel Wartsila entraînant une hélice à pas variable. L'un des moteurs comporte neuf cylindres développant 8 145 kW, l'autre six cylindres et 5 430 kW. Cette disposition donne une grande souplesse d'utilisation. Suivant la vitesse souhaitée on met en service un des deux moteurs, ou les deux ensemble. La vitesse peut atteindre 19 nœuds.
Le navire est classé AUT-UMS par le BV
La production d'électricité est assurée par trois groupes Yanmar de 1 000 kW chacun. A la mer un alternateur attelé de 1 800 kW suffit largement aux besoins.
moteur 6 cyl
turbo soufflante
groupes
alternateur attelé
 
pompes de ballast
séparateurs
compresseurs
bouteilles d'air
pompes
atelier

  La carène
Un magnifique carénage a été réalisé, avec beaucoup de retouches par sablage, et quelques travaux de tôlerie. Le commandant Pery a pris ces photos juste avant la mise en eau. Les formes de la carène sont élégantes et très efficaces au point de vue consommation/vitesse. On remarque en particulier les formes exceptionnelles de l'arrière .
Il y a deux propulseurs latéraux à pas variable, en tunnel. Celui de l'avant fait 1 100 kW, celui de l'arrière 700 kW. Le gouvernail était de type Becker, mais l'aileron a été bloqué. L'hélice à pas variable est en acier spécial très résistant. Le navire est en effet classé ICE CLASS IA SUPER, il peut naviguer dans de la glace fermée de 70 cm d'épaisseur.



 
Le 28 septembre l'arrêt technique est terminé et le navire sort de cale pour reprendre son service. En route pour Dunkerque, son prochain port de chargement.

François Gerboin avait fait un voyage dans les glaces de la mer Baltique à bord du BALTIC EIDER

Cette page appartient à www.marine-marchande.net, le site français de la marine marchande