Pour réaliser ce reportage il faut remonter au mois de mars, date à laquelle j'ai contacté Maersk Marseille. Après de nombreux échanges ce n'est que début juillet que les choses s'accélèrent, initialement prévue à Rotterdam, cette escale est complète, priorité étant donnée aux journalistes et photographes locaux, Bremerhaven seconde escale du Maersk Moller est par contre possible.
Après 14h30 de voyage et 1408 km au compteur, je me pose enfin à l'hôtel vendredi soir.
Samedi 17, repérage des lieux, et visite du port, l'activité intense dans tous les bassins change de ce que j'ai l'habitude de voir, la diversité des navires présents est impressionnante. (nous sommes face à la mer du nord et à ses forages offshore)
Dimanche 18 aout à 7h30, je retrouve la poignée de photographes qui veulent être là pour l'arrivée du géant, nous serons rejoint en fin de matinée par le gros des troupes journalistiques pour la conférence de presse prévue à 13h, et qui se tiendra au 5ème étage du très imposant bâtiment de NTB (Nord sea terminal Bremerhaven)
A 8h50, trois remorqueurs passent devant le quai, les BUGSIER 4, EMS, et le GEESTE, je comprends que le navire est très proche. |
| à 9h10 une masse sort de la brume et s'approche lentement. Cette masse grossit de minute en minute pour être enfin à portée d'objectif et chose positive le Mc Kinney Moller évite juste devant nous, avec une accalmie de la pluie en prime. |
Le remorqueur EMS est capelé à l'avant tandis que les BUGSIER 4 et le GEESTE le sont à l'arrière, la manœuvre se fait sans hésitation et avec beaucoup de maîtrise, mais la partie la plus délicate sera l'approche à quai puisque le vent qui souffle assez fort sur trois quart arrière du Moller tend à le faire glisser vers un autre navire en exploitation sur son avant. Cela donnera quelques moments intenses, lorsque le Bugsier 4 se met en travers à pleine puissance pour freiner le monstre tandis que le Geeste ralentit sa vitesse d'approche du quai, une magnifique manoeuvre qui se termine à 10h35. |
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Pendant l'accostage le bateau à passagers GEESTEMUNDE, à bord duquel ont pris place les invités de Maersk, observe la manœuvre. Il arbore fièrement une banderolle de bienvenue sur un de ses flancs. Le remorqueur STIER, qui a embarqué plusieurs photographes, tourne autour du géant ainsi que tout un tas d'embarcations diverses de la police, du pilotage....au dessus un petit avion fait des ronds autour du MMKM. |
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| A peine l'accostage est-il terminé, que les becs des portiques dématent et une douzaine de cavaliers viennent s'aligner côte à côte sous l'arrière bec des quatre portiques qui débuteront leur exploitation à midi. Pour cette escale de Bremerhaven 2 300 mouvements ont été réalisés en trois shifts avec respectivement 4 et 5 portiques par shift. |
| La veille, j'avais vu de loin un gros CMA-CGM en exploitation sur le terminal Eurogate qui est mitoyen, sa silhouette ne m'est pas inconnue, mais les hauteurs de conteneurs du parc et la marée basse m'avaient empêché de voir son nom. A 12h30, alors que le Mc Kinney Moller vient de démarrer son exploitation, j'ai la surprise de voir passer le CMA CGM ALEXANDER VON HUMBOLT, deuxième navire de la classe Marco polo (16 020 Evp), et je réalise là un cliché pas si courant que ça avec côte à côte le numéro 1 et numéro 2 mondial par la taille. |
| A 13h retour au batiment NTB pour la conférence de presse où une vingtaine de journalistes attendent. Là les choses se corsent pour moi puisque je ne parle pas un mot d'allemand et mon anglais est très sommaire, mais ayant préparé la chose bien en amont avec la documention fournie par Maersk, j'arrive donc à suivre le fil de cette conférence en m'appuyant sur la projection qui défile au fur et à mesure. |
| S'en suivra une séance photos depuis le toit terrasse du batiment, puis à nouveau retour à quai, la nature faisant parfois bien les choses un joli soleil fait son apparition pour la montée à bord et me permet ainsi d'avoir de jolis clichés de l'exploitation commerciale. |
Pour la visite du navire
nous sommes reçus par le Cdt Jeis Meinertz et son Second |
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La passerelle spacieuse donne l'impression de ne plus finir, l'accès aux ailerons de passerelle se faisant par un couloir d'une vingtaine de mètres. A l'extrémité un pupitre de commande classique permet la manœuvre du navire en milieu portuaire. |
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Seule la passerelle et les locaux habitables seront visités, à mon grand regret la machine et son PC ne seront pas accessibles, ce qui ne gâche en rien le plaisir de se trouver au sommet de ce géant qui bouillonne d'activité. |
Depuis le niveau passerelle nous sommes
pratiquement
à la hauteur des cabines
de conduite des portiques. |
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Un ballet incessant de conteneurs déchargés à terre, et repris par les cavaliers pour les stocker à leurs positions sur l'immense parc. |
Puis c'est la descente progressive vers les salons, cuisine et même salle de cinéma équipée de confortables fauteuils.
L'équipage compte 22 membres mais le navire peut embarquer jusqu'à 35 personnes. |
Ce navire bien qu'il soit une évolution de la série EMMA MAERSK, marque un tournant dans la conception des porte-conteneurs géants, les trois lettres qui caractérisent cette série :EEE résument les grands concepts qui ont servi à sa réalisation: E pour économie d'échelle- E pour efficacité energétique et E pour environnement
Une des caractéristiques importante de ce navire concerne sa propulsion, il est le premier porte-conteneurs de nouvelle génération à posséder deux lignes d'arbres et deux moteurs, options abandonnées dans les années 90 par soucis d'économie. Les progrés en matière de moteur de propulsion permettant d'avoir la puissance requise sur une seule ligne d'arbre.
Le Mc Kinney Moller possède donc deux moteurs MAN BW de 8 cylindres, optimisés pour les basses vitesses de rotation (73 tr/mm maxi) auxquels viennent s'ajouter le renfort de deux moteurs électriques dont l'énergie est produite par des génératrices entrainées par des turbines alimentées par la récupération des gaz chauds de la propulsion principale.
L'ensemble entraine deux hélices à quatre pales fixes de 9,65 mètres de diamètre et d'une masse unitaire de 70 tonnes, lui conférant une vitesse de 23 noeuds maximum.
Autres chiffres clés sa largeur de 59 mètres, lui permet d'embarquer 23 conteneurs sur la largeur de son pont, (22 pour la série EMMA) ce qui est la limite actuelle de portée de l'immense majorité des portiques à conteneurs en service dans le monde.
Pour finir il faut savoir que ce navire commandé à 20 exemplaires, coûte la bagatelle de 185 millions de dollars l'unité et qu'ils seront livrés à Maersk de manière régulière jusqu'en 2015, le prochain devrait porter le nom de MADISON MAERSK.
Le Maersk Mc Kinney Moller a appareillé lundi 19 aout à 6h00, en direction de Gdansk (PL)
avant de toucher Gottenburg (DK) le 27, terminus de sa tournée nord Européenne.
Je remercie tous les intervenants qui m'ont aidés à réaliser ce reportage et en particuliers Aurélia Leconte et Valentine Mace
de chez MAERK ainsi que Carina Shubler du cabinet Komm Passion Hamburg.
Merci aussi aux responsables de North Sea Terminal Bremerhaven pour leur accueil. |
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