Le groupe belge Jan De Nul possède une quinzaine de dragues désagrégatrices. Parmi les plus puissantes, quatre sister ships ont été construits en 2010 et 2011 :
les Fernão de Magalhães, Ibn Battuta, Niccolo Machiavelli et Zheng He. La FERNAO DE MAGALHAES est venue à Saint Nazaire pour un arrêt technique et l'armateur a bien voulu m'autoriser à en faire la visite. C'est le même genre de drague que la concurrente D'Artagnan que j'ai visitée en novembre 2014. Une différence, celle ci drague par l'arrière. Ce qui fait dire à son Capitaine avec humour, "Quand on avance on dépense de l'argent, quand on recule on en gagne !" Sur la première photo prise à son arrivée, la drague porte ses pieux à poste de mer, ils seront débarqués pour modifications. Chacun pèse 200 tonnes et mesure 47 m de long, et pour naviguer ils doivent être couchés et saisis. |

Photo Gilbert Cailler |
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Caractéristiques principales |
IMO |
9466697 |
Dimensions |
138,50 x 26,00 x 8,80 m |
Tirant d'eau été |
5,90 m |
Jauge brute |
8 015 |
Port en lourd |
2 680 tonnes |
Motorisation |
3 MAN B&W 6L48/50 |
Propulsion |
2 moteurs électriques, 2 hélices |
Puissance totale / vitesse |
16 065 kW / 13 nds |
Construction 2011 par |
Ujalnik Brodogradiliste (Croatie) |
Pavillon |
Luxembourg |
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Comme toujours je commence la visite par la passerelle, située au centre du navire, vaste et panoramique, montrant un nombre d'écrans impressionnant.
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Vue vers l'avant |

Vue vers l'arrière |

Avant tribord le pupitre navigation |
A l'avant de chaque bord, un pupitre regroupe des commandes pour le déchargement sur barges . |

A bâbord le coin des surveyors, qui contrôlent le travail effectué. . |

Pupitre en U de commandes du dragage. |
L'opérateur se tient au centre du U, face à l'outil à l'arrière. A portée de main il dispose de multiples commandes,
et a portée de vue de multiples écrans et cdrans de contrôle. L'opération de dragage est conduite et optimisée par ordinateur,
mais l'opérateur doit s'assurer en permanence que les paramètres sont bons, et peut reprendre la main ou apporter des retouches aux réglages |

Caméras de surveillance
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Vue vers l'arrière et l'appareil de dragage
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Vue vers l'avant. On voit les bers de stockage des pieds.
L'embarcation est posée là pour la durée des travaux. |
L'ensemble énorme de l'outil de dragage pivote sur un axe situé au pied du bloc passerelle. Il est immergé au moyen d'un fort portique et de treuils. Il peut au contraire être relevé jusqu'à une plate-forme permettant de travailler sur la tête pour changer la fraise, ou simplement remplacer des dents. |
La tête de dragage peut être immergée jusqu'à 35 m de fond. L'outil est entrainé par un moteur et les gravats produits sont aspirés par une première pompe immergée de 4 250 kW, située à mi longueur de l'élinde. |
Le produit de la pompe immergée est repris par deux énormes pompes de 5 000 kW chacune. Pour refouler dans des barges, sans contre-pression une seule pompe est suffisante. Pour refouler à terre, parfois très loin, la deuxième pompe en série peut monter la pression de refoulement jusqu'à 30 bars. |
Pour travailler, la drague décrit un arc de cercle en tirant sur les ancres de papillonnage mouilleés une de chaque bord. Elle fait des passes successives en avançant au moyen des pieux. Le pieu principal qui sert de point fixe est logé dans un puits rectangulaire qui permet un déplacement longitudinal de 9 m. Quand on arrive en butée, le pied secondaire est enfoncé, et le pieu principal relevé,reculé de nouveau au fond de son puits. Le pieu principal est alors replanté, le secondaire relevé pour une nouvele translation. Le troisième pieu est seulement un rechange. Le site de l'armateur offre une vidéo explicative très claire . |
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