Un
stage à Port Revel Le Centre d'entraînement à la manœuvre des navires Françoise Massard |
Pionnier dans son domaine, puisqu'il fut au niveau mondial le premier centre d'entraînement à la manoeuvre des navires, créé il y aura 40 ans l'année prochaine, Port Revel continue d'innover, toujours à l'écoute de ses "clients", véritables partenaires avec lesquels il monte de nombreux stages spécifiques.
Ainsi, à côté du stage de base pour pilotes et capitaines, Port Revel propose un stage de rappel, un stage porte-voitures/porte-conteneurs, un stage ULCC, un stage méthanier, un stage offshore, un stage Grands Lacs, etc. Parmi les stages les plus récents, citons celui sur les manœuvres d'urgence ou encore celui sur les remorqueurs d'escorte (dont l'emploi est imposé dans certains pays – dont les Etats-Unis – afin d'augmenter la réactivité des navires en cas d'avarie). Une innovation majeure en 2006 : le stage propulsion par pods. Enfin, également cette année, deux nouveaux générateurs de courant permettent de créer un courant de 2,5 nds dans le "canal de Suez" (300 m de long, berges à 45 %).
Exceptionnellement, des "compétitions" peuvent être organisées...
Le stage auquel j'ai participé était un stage "de base" pour capitaines et pilotes, toutefois "adapté" au fait que deux des six stagiaires étaient des "refreshers", c'est-à-dire venaient pour la deuxième fois à Port Revel. La grande flexibilité de ce Centre de formation est l'un de ses atouts majeurs qui contribue à sa renommée internationale.
Articulé sur cinq jours, le stage "de base" présente, le premier jour, le fonctionnement du Centre, détaille les installations du lac et donne les caractéristiques de la flotte, puis mise en application pratique avec une première prise en mains des navires. Les jours suivants traitent successivement de la giration comparée des navires en eaux profondes et peu profondes, de la manœuvrabilité des navires selon le sens et la force des courants, de l'utilisation des ancres (arrêt d'urgence dans un canal, appareillage ou accostage en draguant une ancre), des manœuvres d'urgence avec remorqueurs d'escorte (lors de pannes de machine ou de gouvernail), du dépassement et du croisement des navires en eaux resserrées et peu profondes, de la dérive des navires dans la houle, etc.
Chaque journée de formation comporte environ deux heures de théorie et de briefing/debriefing sur les exercices effectués sur le lac et six heures de navigation pendant lesquelles chaque stagiaire (bordée en binôme) est alternativement "commandant" et "barreur-mécanicien".
Présentation du CentreSitué dans un parc de 350 ha appartenant à la famille Yves-André Rocher, Port Revel respecte la nature et l'environnement...
Ouvert du début avril à la fin octobre, le Centre accueille chaque année quelque 120 à 150 stagiaires (par groupe de quatre à huit). C'est ainsi que plus de 5 400 commandants et pilotes ont été formés à Port Revel depuis sa création (essentiellement en provenance des Etats-Unis, du Canada et de la France). Si les stagiaires étaient majoritairement des commandants dans les années 70, ce sont surtout des pilotes depuis les années 80. Les années 90 ont vu les premiers stagiaires revenir pour la deuxième (voire la troisième) fois : pour ces "refreshers", les stages sont personnalisés, reproduisant par exemple leurs conditions locales de navigation.
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Le but de tous ces stages est, pour les pilotes et les commandants, d'acquérir le plus de réflexes possibles qui les aideront à gérer les situations de crise, les modèles réduits leur permettant d'expérimenter les réactions de leurs navires au-delà... des limites de sécurité (ni les armateurs, ni les autorités portuaires, ne permettraient évidemment de telles prises de risques avec les navires réels !).
Tous les instructeurs sont eux-mêmes d'anciens pilotes très expérimentés. Ils dispensent les cours en anglais, sauf bien sûr si tous les stagiaires sont français comme c'est le cas par exemple lorsque la CMA CGM envoie ses commandants en formation.Les mois d'hiver sont mis à profit pour la maintenance des installations et la remise en état des navires.
Ce lac, qui communique avec deux autres plus petits, n'est alimenté que par l'eau de pluie. D'une superficie d'environ 4 ha, il correspond à une surface navigable de 3 x 2 milles. Sa profondeur (0,60 à 3,30 m) équivaut à des fonds réels variant de 15 à 82 m. Il est équipé de deux machines à courant (sens et force réglables) et d'un batteur à houle (période et amplitude variables, cette dernière jusqu'à 24 cm à l'échelle 1/25, soit 6 m dans la réalité). Il comporte de nombreuses installations modulables permettant de créer des conditions de manœuvres très variées (accès facile ou pas, avec ou sans courant, avec un clair sous quille important ou pas, etc.) : différents types de quais, île artificielle, poste d'amarrage sur bouée, tour d'amarrage par l'avant, écluse, divers chenaux de profondeurs et largeurs variables, toutes sortes de balises ainsi que des repères à terre permettant des alignements.
Découverte
du lac (à bord des "canots de service"), de ses
installations... |
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et du Canal de Suez |
Canal
de Suez au moment de son creusement (doc. Port Revel) et en juillet
2006 (docs FM) ... la verdure en plus, mails il faisait quand même plus de 30°C ! |
Un
vaste hangar, le "port", permet de garer à l'abri
toutes les maquettes, ce qui en facilite l'entretien, lequel est assuré par quatre techniciens Sogreah expérimentés, employés à l'année. |
Centre
de Port Revel 38870 Saint-Pierre de Bressieux (France) – www.portrevel.com Tél. 33 (0)4 74 20 02 40 – Fax 33 (0)4 74 20 12 29 – port.revel@sogreah.fr |
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