Nous évoquions récemment divers navires
suédois des années soixante. Voici, en quelques photos,
la fin de l’un d’entre eux, un magnifique cargo classique.
Les photos sont extraites d’un album qui appartenait à
un oncle, embarqué sur le remorqueur de sauvetage ABEILLE
26, basé à Brest dans les années 50.
ABEILLE
26 au mouillage en rade de Brest
(Ile Ronde en arrière-plan ?)
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Le
cargo concerné est le TONGHAÏ, immatriculé
à Göteborg, lancé en 1940 mais achevé en 1944
par les Chantiers A/B Gotaverken et appartenant à la Svenska
Ostasiatiska Kompaniet.
Le
4 novembre 1953, il revient d’un lointain voyage aux Indes lorsqu’il
est abordé dans la brume par le tanker anglais ESSO CARDIFF,
dans le nord-ouest du Ferrol. L’ABEILLE 26 répond à
la demande d’assistance de la compagnie suédoise et rallie
le cargo, dont l’équipage a été recueilli
par le pétrolier. L’évacuation s’est faite
précipitamment, et dans le bureau du commandant, de nombreux
billets de banque jonchent le sol, échappés lors de la
récupération des papiers et des devises du coffre.
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TONGHAÏ
tel qu’il se présente à l’arrivée
de l’ABEILLE 26 sur zone |
Une
remorque est passée à la poupe, l’avant étant
dans l’eau.
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Passage
de la remorque (TONGHAÏ est doté de deux lignes d’arbres) |
La
remorque est filée
(la longue houle est visible) |
Le
convoi fait route vers Le Ferrol qui est proche. Mais l’accès
au port est refusé dans l’attente d’une décision
des hautes autorités. Cette longue attente est fatale et le cargo
sombre par l’avant, touche le fond puis disparaît.
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TONGHAÏ
coule. Son étrave a touché le fond 60 m
plus bas et il bascule sur son flanc tribord. Il s'agit
maintenant de récupérer le plus possible
de remorque. |
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L’ESSO
CARDIFF est resté sur place. Le commandant et le chef-mécanicien
du cargo passeront sur l’ABEILLE 26.
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Bien
des années plus tard, je me souviens entendre mon oncle pester
contre cette autorisation qui se fît attendre, parce qu’en
fait, aucune autorité espagnole ne voulait prendre la décision.
Il
sera affecté par le fait que le commandant de l’ABEILLE
26 pâtira de cet échec bien qu’il ne fût pas
de sa faute. Il faut dire que ce cargo relativement récent et
sa cargaison de valeur représentaient une sacrée somme
d’argent si le no cure, no pay s’était réalisé.
Seuls
quelques ballots de thé, échappés du naufrage,
reviendront à Brest …
Le
Commandant Bulot donne dans son superbe ouvrage « Remorqueurs
de haute-mer et de sauvetage » un récit complet et détaillé
de ce naufrage.