La drague aspiratrice Samuel de Champlain
(Brest novembre 2005)
sommaire

Cette drague est la plus grosse unité de la compagnie Dragages-Ports, qui exploite onze autres dragues.
Son lieu de travail habituel est l'estuaire de la Loire, vous la voyez ici à Brest lors d'un arrêt technique programmé.
Elle est armée par un équipage de 17 personnes avec un rythme d'embarquement 7 jours/7 jours.

Remerciements à Dragages-Ports pour m'avoir autorisé à faire cette visite.

 
Caractéristiques principales :
Construit par Izar Gijon, Espagne
Année 2002
IMO N° 9234408
Longueur 117,00 m
Largeur   24,00 m
Tonnage 9 768 ums
Creux   10,00 m
Déplacement été     7,45 m
Volume du puits  8 500 m3
Propulsion  diesel électrique, groupes WarstilaCW 16V200
Puissance installée  9 305 kW
Poids de l'élinde 120 tonnes
Débit de la pompe 13 000 m3/h
   
La passerelle, très vaste et panoramique, est magnifique. De grands sabords, descendant pour certains jusqu'au sol, donnent une vue sans obstacle sur l'environnement de travail. Une grande console centrale, en fer à cheval, regroupe tous les organes de commande et de contrôle. De chaque bord un pupitre plus petit avec toutes les commandes, et une vue impeccable.
Face à l'arrière, le poste de commande de dragage. Un moniteur d'ordinateur permet d'afficher toutes les commandes, et  mesures.

Le carré

Bureau Pont

Cuisine
 

L'outil de dragage c'est l'élinde, ce gros tuyau articulé, qui est immergé sur la photo de gauche, relevé sur la suivante. Elle est soutenue par trois bossoirs, se termine par un bec dont la hauteur est réglée automatiquement. Quand l'élinde est descendue, elle est guidée par des glissières, que l'on aperçoit sur les photos, et se connecte à un tuyautage sous la flottaison. L'étanchéité est assurée par un joint gonflable. L'élinde pèse 120 tonnes, le bec seul 17 tonnes.
Le chef mécanicien Erwan Guegueniat explique :
Deux vérins commandent la position de la visière, permettant à celle ci de travailler bien à plat sur le fond, deux autres vérins commandent le volet d'eau, qui permet de ne pas "boucher" et de faire une chasse d'eau quand le débit diminue.
Ces vérins comportent des capteurs de position qui permettent au dragueur de connaître en permanence la position du bec sur le fond.
Sur la photo on s'aperçoit que la partie supérieure du bec est très vulnérable,entre les tuyaux hydrauliques et les câbles électriques....Nous passons des heures là dessus....mais nous commençons à connaître!!!On distingue aussi sur la partie inférieure les orifices de jetting, désagrégation des fonds durs par eau sous pression,14 bars.
Les patins et les dents sont interchangeables, par fonds de sables ou de graviers (Seine,chenal port 2000,chenal entrée Bordeaux) l'usure est extrèmement rapide, quelques heures seulement !
Le bec est lui aussi interchangeable, il est de plus protégé par des boulons cassants qui lui permettent de s'ouvrir en cas de choc.
Une pompe électrique immergée est installé dans l'élinde. D'une puissance de 1 250 kW, et d'une capacité de 13 000 m3/h en eau, elle refoule par un tuyautage de 800 mm dans le "puits" d'une contenance de 8 500 m3 . Le refoulement peut se faire en deux endroits différents pour répartir le chargement. Le déversoir, une sorte de gros entonnoir relié à deux tubes qui coulissent, pour permettre le réglage en hauteur, évacue au fur et à mesure l'excès d'eau.
Une autre pompe, dite de "jetting", peut refouler dans des buses dans le bec d'élinde pour ameublir le matériau à draguer. Elle peut refouler aussi dans des buses disposées dans le puits pour brasser le chargement.
Quand le puits est rempli de vase ou sable, la drague va le décharger en ouvrant 7 gros clapets de vidage de 4 m de diamètre, placés dans l'axe au fond du puits. Ils sont commandés par des vérins hydrauliques verticaux, remarquables vus de l'extérieur.

On peut apercevoir les clapets
de vidage sur le plan ci dessus.

Ces sphères font partie du système
compensateur de houle pour le réglage
de l'immersion de l'élinde.
Voir explication.

La pompe de jetting,
dans un compartiment avant.

Ce tunnel, équipé de portes étanches
hydrauliques, relie l'avant à l'arrière,
le long du puits, coté babord.

Le P.C. Machine
      
Les trois moteurs diesel Warstila et leurs réfrigérants

L'atelier machine.

La salle 6 600 volts.

Les deux moteurs de propulsion

Le local des séparateurs à MDO et huile

Le moteur du propulseur d'étrave.

Cette page appartient à www.marine-marchande.net, le site français de la marine marchande