Juin 2006, avril 2008, octobre 2011, juillet 2012, août 2013. Cette année du 1er au 9 août, c'est mon sixième séjour au paradis des shipspotters, Istanbul. Cette année, j'ai choisi de résider au nord du Bosphore, sur la rive européenne, dans la commune de Sariyer. Un appartement doté d'une terrasse avec une vue fabuleuse sur le détroit.
Frustré par la triste uniformité que nous proposent nos ports de commerce occidentaux, j'espère ici observer plus de variété et surtout avoir la chance d'admirer quelques cargos classiques, gréés, si possible, de mâts de charge. Les caractéristiques des navires sont sous forme de fichier tableur à télécharger ici (50 Ko) |
1er Août
Atterrissage à 16h30. Le temps de sortir de l'aéroport, de sauter dans un taxi, d'arriver à Sariyer et de m'installer, la nuit tombe déjà. La moisson sera donc très maigre. Le caboteur turc NACIYE K, amputé de sa mâture, (Il ne sera pas le seul dans ce cas comme nous le verrons), le vraquier Panamax SAGE SANAGA, qui fait route au sud vers Port Saïd, et le pétrolier fluviomaritime russe KAPITAN BARMIN. |

Naciye K |

Sage Sanaga |

Kapitan Baemin |
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2 août.
Cette première journée complète me permettra de voir de nombreux navires puisque je me rendrai de Sariyer à Istanbul en ferry aller le matin et retour l'après-midi.
Les vraquiers. Les plus nombreux, ce sont indéniablement les vraquiers cinq cales et quatre grues. Ces navires, on en voit des dizaines chaque jour. Depuis les Handysize jusqu'au Panamax. Souvent issus d'importantes séries fabriquées en Corée ou au Japon, donc esthétiquement très proches. En voici quelques exemples. Le AFRICAN ROBIN, vu depuis la terrasse de "mon" appartement tôt le matin remonte vers Yuzhny, en Ukraine. Le Handymax BUNUN ELEGANCE et le Large Handysize WESTERN PARIS, avec son étrave droite et son large tableau arrière, font route vers l'Espagne. Le premier vers Castellon et le second vers Barcelone.
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African Robin |

Bunun Elegance |

Western Paris |
Le Large Handymax SEVEN LADY n'arrivera à destination que dans trois semaines puisqu'il se rend à Chittagong, au Bangladesh. Encore plus gros, voici le Panamax DIOMIDIS, avec une belle hélice de rechange saisie contre la façade du château. Lui non-plus n'est pas près d'arriver puisqu'il va traverser l'Atlantique jusqu'à la Nouvelle-Orléans. |
Large Handysize CORSAIR fait route vers Dilizkelesi, un port turc à l'est de la mer de Marmara. |

Corsair |
En soirée, de retour sur ma terrasse, je note que le MOUNT TARANAKI a changé de nom récemment. Il s'appelait encore SIDER VENUS en juin dernier. Le BALTIC HARE aurait besoin d'un petit coup de peinture. Il vient de Constanta, en Roumanie, et va poursuivre sa route autour de l'Europe puisqu'il est attendu à Amsterdam le 14 août. |

Mount Taranaki |

Baltic Hare |

Roberto Rizzo |
Parmi les plus gros navires que l'on peut observer sur le Bosphore, il y a les minéraliers non gréés, qui dépassent les 200 mètres de long et parfois les 150 000 tonnes de port en lourd. Deux exemples avec le Capesize ROBERTO RIZZO, vu à l'aube et qui remonte vers Yuzhny, puis le Panamax GOLDEN ENDEAVOUR, croisé là où le Bosphore est le plus étroit. Impressionnant. |

Golden Endeavour |
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Les tankers.
Les transporteurs de brut sont fréquents. Il montent charger dans le port russe de la mer noire Novorossiysk et vont livrer leur produit tout autour de l'Europe. Il s'agit de navires classés Aframax, c'est à dire dont le port en lourd est compris entre 80 000 tonnes et 120 000 tonnes. Ils sont presque toujours escortés par un remorqueur comme le KURTARMA 8, prêt à intervenir en cas d'avarie soudaine. Voici le ESTRALLA, qui remonte vers la mer noire. Il est doté d'une étrave droite, presque inversée et on remarque une curieuse construction devant le château; qui cache probablement une centrale de lavage des fumées, utilisées pour l'inertage des citernes. |

Nissos Serifos |
Il est suivi un peu plus tard par le NISSOS SERIFOS, de construction coréenne.
Le HICRI KAAN est un chimiquier turc. Plutôt sympa avec sa haute cheminée cylindrique. |

Hicri Kaan |
On reconnaît la patte des chantiers coréens chez le LEON HERMES, un gros chimiquier qui navigue au sud vers Beyrouth.
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Leon Hermes |
Le CONTI HUMBOLDT vient de Taman, dans le kraï de Krasnodar en Russie. Il va contourner l'Europe jusqu'à Rotterdam. |

Conti Humbolt |
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Les porte-conteneurs
Les grandes compagnies sur lesquelles reposent l'économie mondialisée sont présentes sur le Bosphore. Mais ce jeudi 2 août, je ne verrai que le YM INCREMENT, armé par la compagnie Yang Ming Marine de Taïwan. Il vient d'Ambarli, le port dédié aux conteneurs d'Istanbul, situé sur la mer de Marmara, au sud de la ville. Il remonte vers Constanta. |

YM Increment |
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Les cargos
Ils sont nombreux. De toutes tailles et de tous genres. Cette première journée est tout de même un peu décevante puisque je n'aurai la chance de voir que deux cargos classiques, gréés avec des mâts de charge. |
Voici quelques autres cargos, croisés au cours de la journée. |
Le MERYEM NEJLA ANA. a été mon premier bateau du jour. À l'origine, ce petit cargo était équipé d'une grue roulante entre ses deux portiques. |

Meryemnejla Ana |
Le MURAT A, autre cargo amputé de sa mâture depuis quelques années, fait route à 6 nœuds vers Zonguldak, un port turc situé sur la mer Noire. |

Murat A |
Le HACI ZEKI GÜCLU est un très joli caboteur, typique du Bosphore, avec ses cornes de charge relevées vers le ciel. Le tout petit fluviomaritime MARE se rend à Réthymnon, en Grèce, sur l'île Héraklion. J'avais déjà vu le cargo ZEKO Y à Istanbul. C'était en octobre 2011, il s'appelait alors PERGE. |

Haci Zeki Gudu |

Mare |

Zeko Y |
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