Un
demi-tour du monde à bord du CMA CGM NABUCCO Françoise Massard |
Venant de Hong
Kong dont nous avons appareillé hier en fin d'après-midi,
nous avons 790 milles à parcourir pour atteindre notre prochaine
escale : Shanghai. Nous naviguons donc toute cette journée du 15.01.
Beau temps, bonne visibilité, trafic intense pendant cette matinée
de navigation en mer de Chine Orientale. Pour ma part, matinée
calme, je lis tranquillement à la passerelle divers documents sur
les ports de Chine. En voici un cours extrait (cf. encadré ci-après). |
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Quelques pêcheurs sur la route du Nabucco...
euphémisme ! |
Un nombre impressionnant
de bateaux de pêche (noter l'échelle à gauche de l'écran de droite) |
Exemples de bateaux très proches les uns des autres |
Gros plan sur un modèle courant ici |
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L 'ETA à Shanghai est actuellement
aux environs de 2 h la nuit prochaine. Courte nuit en perspective...
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En fait, l'arrivée à Shanghai,
ou plutôt son nouveau Terminal conteneurs Yangshan, étant
bien confirmée en pleine nuit, et sachant que je n'y verrai strictement
rien d'autant que le temps ne s'améliore pas, je décide
finalement de ne pas me faire réveiller. Ce sera donc la surprise
demain matin... |
Le nouveau Terminal
conteneurs de l'île de Yangshan Cf. photos du pont de 32 km qui le relie au continent et du terminal lui-même dans le document en annexe |
L'accostage s'est donc parfaitement déroulé
cette nuit : tout était fini à 5 h 05. Le CMA
CGM Nabucco est à quai au poste 8 du Terminal de Yangshan (ci-dessus).
Mais un brouillard intense recouvre les environs. De la passerelle, on
voit à peine l'avant du navire ! Mes photos auront un caractère
"Hamiltonien"... sans le talent correspondant hélas ! |
Installations gigantesques
avec spreaders travaillant en double : deux "40 pieds"
ou... |
... quatre "20
pieds" sont donc manutentionnés en même temps. C'est
3 800 mouvements de conteneurs qui seront réalisés durant cette escale qui n'aura pas duré 24 h. Impressionnant... |
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Détail des
spreaders jumelés |
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Comme nous repartons dans la nuit du 16 au
17 et que la journée du 16 s'est passée dans un brouillard
intense recouvrant toute la région, je ne connaîtrai rien
de Shanghai, seulement son fameux Terminal de Yangshan. C'est déjà
une belle expérience. La ville de Shanghai, ce sera pour une autre
fois. Nous mettons le cap sur Ningbo. |
Shanghai
- Ningbo : 130 NM (# 240 km) soit environ 5 h de route pour le CMA CGM Nabucco ! 1 NM = 1,852 km |
Décosté de Shanghai-Yangshan
à 4 h 51 cette nuit, c'est en effet vers 9 h de ce même
jour (17.01) que commencent les préparatifs d'accostage à
Ningbo. J'ai du mal à suivre ce périple chinois tellement
cela va vite : escales rapprochées, dépaysement total (c'est
la première fois que je pose mes pieds sur le sol chinois), il
me faudra me remémorer tout cela au calme, sur la route du retour
vers la France, par exemple lors des douze jours de traversée de
l'Océan Indien, avant de rejoindre Suez. Mais revenons à
Ningbo... l'arrivée s'y fait dans le brouillard le plus total !
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Le CMA CGM Nabucco
continue sa progression dans le brouillard... vive le radar |
Un navire fantôme (le
GUI HE) |
Un autre navire
famtôme : le OVERSEAS DONNA d'après les données AIS |
Les multiples ilôts
sont plus visibles sur la carte que de l'aileron de passerelle |
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C'est à 11 h que deux pilotes
chinois montent à bord en vue de notre arrivée à
Ningbo. A 12 h 54, nous passons la jetée du Terminal
pétrolier et à 13 h 05 celle du Terminal minéralier.
Un intense brouillard recouvre toute la zone, il pleut légèrement,
un vent très fort (et très froid) souffle, nous doublons
les épaisseurs de vêtements et gardons les jumelles sur le
nez ! Nous progressons très lentement en raison de la très
faible visibilité. Enfin, à 13 h 27, les toulines
sont jetées à terre, toutes les gardes capelées à
13 h 30, le Nabucco en position à 13 h 35 et TPLM
à 13 h 42. Nous sommes au Terminal conteneurs de Beilun,
poste 1. Ce site de Beilun est situé (cf. copies-écrans des cartes électroniques ci-dessous) près des zones portuaires de Jintang et Daxie, zones en plein développement. |
Progression très
lente, mais nous distinguons enfin (sur la carte !) les premières
installations portuaires |
On commence à
deviner le Terminal Conteneurs... |
Je n'en verrai
guère plus du port de Ningbo... il est 13 h 30 et il
ne fait pas vraiment jour ! |
Il fait très froid sur
l'aileron |
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Il pleut, il vente, il fait très froid, l'eau est très boueuse. Du quai, on ne fait que deviner le parc à conteneurs situé de l'autre côté des bassins. Curieuse impression de se croire en fin de soirée alors qu'on est en début d'après-midi. |
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Les pilotes ne sont pas encore
débarqués (le pavillon rouge et blanc n'est pas descendu),
mais le Nabucco a hissé le pavillon jaune qui est le pavillon Q
ou Québec ( — — • — )
pour signifier qu'il était "indemne" et qu'il demandait
la "libre-pratique" (la "libre-pratique",
en anglais "clean bill of health" ou "free practice",
est l'autorisation donnée à un navire — par les
autorités sanitaires — de communiquer librement avec
la terre et donc de descendre du navire). |
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Malgré l'épais brouillard qui
ne semble pas vouloir se lever, je décide quand même d'aller
faire un tour à terre et d'aller visiter (rapidement... ) la ville
de Ningbo distante
de 30 km du terminal. Malheureusement, le temps de régler
les problèmes administratifs, d'attendre le taxi (!) et de parcourir
les 30 km (en freinant un peu tout le long du chemin... tant la circulation,
assez dense d'ailleurs, est assez "libérée" des
règlements !!!), je ne verrai qu'une toute petite partie de cette
ville, et en grande partie de nuit. |
Revenue à bord vers 22 h, je
vérifie l'ETD : l'heure estimée du départ vers Xiamen
est toujours 5 h 30 pour cette nuit. Vu cette heure de nouveau
matinale... toujours sans beaucoup de visibilté, je laisse mon
réveil à son heure habituelle : 7 h, pas la peine de
l'avancer ! Je me promets simplement de monter à la passerelle
avant de prendre mon petit déjeuner. |
Ningbo
- Xiamen : 480 nm (# 890 km) soit environ 18 à 20 h de route pour le CMA CGM Nabucco 1 nm = 1,852 km |
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