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Le contexte géographico-économique au XIXe siècle En ce milieu du XIXe siècle, l'Europe, transformée par la révolution industrielle, est en pleine mutation. Elle a besoin de matières premières tirées des pays les plus lointains, elle a aussi besoin de nouveaux marchés. La prospérité économique de cette Europe moderne va donc reposer de plus en plus sur des échanges internationaux... dont le Canal de Suez serait la colonne vertébrale. Dans le même temps, la navigation à vapeur se développe. Parallèlement, une Egypte moderne naît avec Mehemet Ali, souverain éclairé (1805-1849) prêt à entreprendre de grandes oeuvres pour développer son pays. Mais il redoute, dès cette époque, que ce passage entre l'Occident et l'Orient que constitue l'Isthme de Suez ne soit qu'un lieu de transit international et échappe, en quelque sorte, à l'Egypte elle-même : "Je ne veux pas que l'Egypte devienne un second Bosphore", ce que dira sous une autre forme l'un de ses successeurs, le khédive Ismaïl en s'adressant à Ferdinand de Lesseps : "Je suis aussi canaliste que vous, mais je veux que le canal soit à l'Egypte, et non l'Egypte au canal". |
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La France et l'Angleterre vont en effet se "disputer" ce canal et, en premier lieu, ses grands projets de développement, et ce pendant plusieurs décennies. De fait, à cette époque, la route des Indes se fait soit en contournant l'Afrique, et cette navigation par le Cap est d'une grande lenteur, soit par la Mer Rouge avec un transbordement par train entre Alexandrie et Suez, voyage beaucoup plus rapide. Les anglais misent sur un chemin de fer moderne pour traverser le désert égyptien, tandis que les français parient sur le canal. Dès 1840, la "Péninsulaire & Orientale" organise des services "overland route" mer-train-mer entre l'Europe et l'Asie et demande instamment la construction d'une voie ferrée qui sera finalement achevée vers 1860. Les voyageurs privilégient désormais cet acheminement plutôt que la route du Cap. |
Le projet de canal au milieu du XIXe siècle Revenons sur le rapport de Le Père : il considère, dès 1803, que le canal est réalisable "sans difficultés majeures", mais il penche pour un canal de dérivation (et non un canal direct), avec écluses, car il croît toujours à une différence de niveau notable entre les deux mers, d'environ 10 m.
Malgré l'erreur sur la différence de niveau entre la Méditerranée et la Mer Rouge, ce mémoire servira de base à l'étude de Lesseps. |