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Ferdinand de Lesseps fonde donc le 19 mai 1855 la Compagnie universelle du canal maritime de Suez en conformité avec le premier acte de concession « pour le percement de l'isthme de Suez, l'exploitation d'un passage propre à la grande navigation, la fondation ou l'appropriation de deux entrées suffisantes, l'une sur la Méditerranée, l'autre sur la Mer rouge, et l'établissement d'un ou de deux ports ». Après trois folles années de démarches administratives et financières, mais aussi et surtout politiques, Lesseps crée le 15 décembre 1858 la Compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez. Le premier coup de pioche sera donné le 25 avril 1859. En dépit de multiples difficultés techniques et diplomatiques, le canal sera percé et inauguré du 17 au 20 novembre 1869. Mais nous y reviendrons. |
LE PROJET Le Canal dans l'Histoire L'idée d'un canal n'est pas nouvelle. Les historiens font état de projets de liaison du Nil à la Mer Rouge dès le Moyen Empire, sous la XIIe dynastie, soit vers 2000 av. JC, à l'époque du Pharaon Sésostris Ier ! Des réalisations eurent lieu sous le pharaon Néchao II (vers 600 av. JC.), puis sous le Perse Darius (521-486), mais c'est surtout le Canal de Ptolémée Philadelphe (285-246) qu'il faut retenir, canal qui allait du Nil jusqu'à Arsinoë sur l'emplacement de l'actuel Suez et comportait une "écluse" (plus probablement ce qu'on appellerait aujourd'hui une "porte éclusière") dite écluse de Clysma. |
Abandonné par les derniers Ptolémées, puis réutilisé sous Trajan (98-117) il était alors connu sous le nom de "fleuve de Trajan" puis sous Constantin et Justinien. Son exploitation ultérieure fut entrecoupée de longues périodes d'abandon, et il fut finalement fermé en 776 par le calife abasside Aben-Jafar-al Mansour... sous le prétexte d'isoler La Mecque et Médine alors révoltées. Ce canal, vieux... d'un millénaire, s'ensabla complètement et disparut... jusqu'à sa réouverture par Ferdinand de Lesseps. De tous les documents historiques, il ressort que ce canal était un canal d'eau douce, alimenté par le Nil, ne fonctionnant qu'aux hautes eaux (les "PHEN" d'aujourd'hui) et reliant le Nil au Petit Lac Amer. Le Nil, on devrait plutôt dire "les Nils" puisque ce fleuve de près de 6 000 km, l'un des plus longs du monde, est en fait la synthèse hydrographique du Nil Bleu (celui des Hauts plateaux éthiopiens) et du Nil Blanc (qui coule dans les Grands Lacs africains) qui se rejoignent à Kartoum où commence le Nil saharien (cf. cartes ci-dessous). |
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