Passage
du Cap Horn (février 2008) |
Ayant appareillé hier après-midi d'Ushuaia (distant de 283 NM), nous sommes arrivés, comme prévu, au petit matin à Punta Arenas, la ville chilienne la plus au sud.. Punta Arenas est également connue, historiquement, sous les noms de Sandy Point et Punta Arenosa. |
Punta Arenas ainsi évoquée par Saint-Exupéry
: "Et voici la ville la plus au sud du monde, permise par le hasard
d'un peu de boue, entre les laves originelles et les glaces australes.
Si près de coulées noires, comme on sent bien le miracle
de l'homme ! L'étrange rencontre !" |
Quelques vues du port, et d'abord la gare maritime. |
Pas mal de navires à quai, mais c'est le Norwegian Dream qui s'impose avec ses plus de 50 m de haut. Devant lui, quelques navires de la Marine chilienne. |
Quelques remorqueurs portuaires. |
BEAGLE et OTWAY (le troisième non identifié) |
AGUILA III |
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• BEAGLE (Valparaiso) - IMO 9298014 - 30,00x9,85x5,40 m - TE 4,4 m - JB 358 - JN 107 - PL 396 t - P 3 284 kW - V 12 nds - Constr. 2003 (Astilleros Armon, Navia) - Gérant Humboldt Administradora (Chili) - Pav. CHL. Ex CATHORCE (2003-2005). |
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• OTWAY - IMO 9384394 - 31,50x11,20x5,40 m - TE 4,94 m - JB 428 - P 3 678 kW - V 13,5 nds - Constr. 2006 (Astilleros Armon, Navia) - Pav. CHL. Ex DIHECINUEVE (2006-2007). |
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• AGUILA III (Valparaiso) - IMO 9308326 - 33,0x12,0x6,0 m - TE4,5 m - JB 561 - JN 202 - PL 408 t - P 3 728 kW - Constr. 2004 (Detroit Chile SA, Puerto Montt) - Gérant Sudamericana Agencias Aereas (Chili) - Pav. CHL. |
Mais c'est l'ALCATRAZ qui sert le Norwegian Dream |
ALCATRAZ (Valparaiso) - IMO 9154919 - 34,85x10,00x4,50 m - JB 239 - PL 153 t - P 3 178 kW - V 14 nds - Constr. 1996 (Kyeong-In Engineering & Shipbuilding, Incheon) - Gérant Sudamericana Agencias Aereas (Chili) - Pav. CHL. Ex PAENGNYONG No. 1 (1996-2006). |
YUZHMORGEOLOGIYA (Novorossiysk) - IMO 8724482 - 104,50x16,03x10,20 m - TE 5,90 m - JB 4 430 - JN 1 329 - PL 1 959 t - P 5 148 kW - V 14,7 nds - Constr. 1985 (GP Chernomorskiy Sudostroitelnyy Zavod, Nikolayev) - Pav. RUS. |
LAURENCE M. GOULD (Galliano) - IMO 9137337 - 70,10x14,02x7,86 m - TE 6,0 m - JB 2 966 - JN 889 - PL 913 t - P 3 412 kW - Constr. 1997 (North American Shipbuilding, Larose, La) - Gérant Edison Chouest Offshore LLC - Pav. USA. |
Punta Arenas est la capitale de la Région de Magellan. Bâtie au XIXe siècle (statuts de 1848) par des émigrants européens, elle prospéra grâce à l'industrie charbonnière, bénéficia de sa position géographique idéale comme port de relâche pour les navires passant d'un océan à l'autre pendant la ruée vers l'or, puis marqua le pas après l'ouverture du canal de Panama. Elle compte aujourd'hui environ 120 000 habitants dont le tiers est d'origine croate. C'est la seule ville du détroit découvert par Magellan le 21 octobre 1520 (il le dénomma alors Estrecho de Todos Santos) et qui permit à son escadre d'accomplir le premier tour du monde. Ce passage maritime entre les océans Atlantique et Pacifique sud, qui porte désormais le nom du célèbre navigateur, sépare le continent de la Terre de Feu. Il est long d'environ 550 km, avec une largeur variant de 3 à 30 km. L'économie de Punta Arenas repose essentiellement aujourd'hui sur l'élevage des moutons (race importée des Falklands), l'industrie cotonnière et le... tourisme. |
Détroit de Magellan (Gravure publiée en 1619 dans les "Voyages" de Spielbergen - Doc. BN) |
La ville vue de Cerro La Cruz |
La cathédrale |
Villas longeant la Plaza de Armas |
Au centre de la Plaza de Armas, belle place arborée, l'imposante statue représentant Magellan surmontant une sirène et deux indiens. |
La coutume veut
que les navigants empruntant pour la première fois le détroit de Magellan viennent embrasser le pied de l'indien Patagon installé sur le soubassement
de la statue de Magellan. Le bronze en est tout
poli ! |
Il se dit en effet que Magellan, lorsqu'il débarque dans ce bout du monde en 1519, aurait rencontré une tribu d'indiens géants, aux grands pieds chaussés de fourrures. Il les appela donc Pata de goa (" pieds de géants") ou Pata de coa ("pieds de chiens"), ce qui donnera Patagons, et donc Patagonie ("Terre des Grands Pieds"). D'autres explorateurs prétendirent, plus tard, les avoir également vus, jusque dans les Andes, et même les dessinèrent. Aujourd'hui, les ethnographes pensent qu'il pourrait s'agir de la tribu des Telhueches. |
Quelques vues du musée maritime installé au sein de l'Instituto de la Patagonia, avec son musée des techniques partiellement en plein air |
Pendant que nous musardions dans les musées, les peintres du NORWEGIAN DREAM en profitaient pour repeindre les ancres. |
Ayant appareillé de Punta Arenas hier soir, vers 19h30, nous faisons route vers Puerto Chacabuco, notre prochaine escale. La distance entre ces deux ports chiliens est de 773 NM (ETA prévue pour le 14.02 au matin). Cette journée et celle de demain seront donc deux journées entièrement consacrées à la navigation, et pas n'importe laquelle... puisque nous allons nous enfoncer dans les fjords chiliens, véritable écheveau de canaux tortueux bordés de roches, dont certaines à fleur d'eau. Les cartes marines ci-dessous montrent déjà notre première partie de route, de Punta Arenas jusqu'au fameux glacier Amalia que nous atteindrons en début de soirée. |
Navigation sans problème ce matin, en tout cas vue de ma cabine. Il n'en était pas fatalement de même à la passerelle vu la "topographie" de notre route, mais hélas je n'ai pu en juger par moi-même, l'accès à la timonerie étant fermement interdit. Décidément, pour les vrais passionnés de navires et de navigation, le "voyage en cargo" est plus "sympa" que la croisière... |
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Le point de midi indiquait une baisse de la pression atmosphérique par rapport aux jours précédents... nous allons enfin l'avoir cette mer houleuse qui a fait la réputation de cette côte patagonienne ! |
Le temps s'assombrit encore, les gouttelettes de brouillard se mêlent maintenant aux embruns. |
Nous empruntons le canal Sarmiento et nous nous approchons
du glacier Amalia (vers 16h30), au plus près
compatible avec les conditions météorologiques du moment. Avant de le voir de près, repérons-le d'abord par rapport à Punta Arenas et Puerto Chacabuco, et ce grâce aux photos satellitaires ci-dessous (zoom croissant). |
Magnifique glacier ! Il est tellement bleu qu'il en éclaire le paysage. |
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Deuxième journée de navigation depuis notre départ, le 11 au soir, de Punta Arenas. Les cartes marines ci-dessous montrent notre route entre le glacier Amalia et notre prochain port d'escale : Puerto Chacabuco. |
Journée libre. J'en profite pour faire des photos intérieures du NORWEGIAN DREAM. Je vous invite donc à le visiter (A SUIVRE). |
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Arrivés tôt sur rade du petit port chilien de
Puerto Chacabuco (district d'Aysen, Patagonie), les chaloupes sont immédiatement débordées et font la navette entre les wharfs et le NORWEGIAN DREAM mouillé sur rade. Une grande journée "nature" nous attend. Cette région est peu peuplée (moins de 1 % de la population totale du Chili) et a un climat venté et très pluvieux... nous le vérifierons ! Les Andes sont recouvertes d'une épaisse forêt... où le puma est roi (on nous rassure en nous affirmant qu'ils restent en altitude l'été... ouf !). L'économie de la région est basée sur la pêche professionnelle et, surtout, l'élevage du saumon. Cest également un port d'escale régulier pour les navires de croisières et la porte d'entrée du parc national de Laguna San Rafaël. |
D'abord quelques vues du port |
Plusieurs programmes d'escales nous ont été proposés.
J'ai opté, pour ma part, pour une grande randonnée pédestre
dans la dense forêt patagonne. Il a plu toute la nuit, et il pleut
toujours lorsque je descends la coupée. Tant pis, les locaux m'ont
d'ailleurs dit que "c'était ici le temps normal quand... il
ne neige pas ", alors je foulerai le sol des Alacalufs (encore appelés Kaweshkars), Tehuelches et autres Araucaniens en "vraie
grandeur"... Sage précaution quand même, j'enfile une
cape de randonneur par dessus le pantalon imperméable et l'anorak
doublé polaire (au fait, ne sommes-nous pas au coeur de l'été
dans cet hémisphère ?). Un délicieux barbecue patagonien, précédé du rituel pisco (apéritif typiquement chilien) et de quelques empanadas, est le bienvenu après cette longue randonnée entre forêt vierge et cascades. |
A SUIVRE... |
Malgré des conditions climatiques pas des meilleures, la journée est passée très vite dans cette nature luxuriante (on comprend pourquoi...), et il nous faut penser à remonter à bord. Tiens, nous ne sommes plus seuls sur rade. En effet, le paquebot INSIGNIA a lui aussi jeté l'ancre dans la journée. On le devine au second plan, derrière le NORWEGIAN DREAM. |
INSIGNIA - IMO 9156462 - 181,00x25,46 m - TE 5,95 m - JB 30 277 - JN 11 484 - PL 2 700 t - Ptot 18 600 kW (deux moteurs électriques alimentés par quatre diesels électriques / deux hélices) - V 18 nds - Deux propulseurs d'étrave - Cap. 702 passagers (351 cabines) / 372 membres d'équipage - Constr. 1998 (Chantiers de l'Atlantique, Saint-Nazaire) - Propr. Oceania Cruises Inc (USA) - Gérant V Ships Leisure SAM (Monaco) - Pav. MHL. ex R ONE (1998-2003). |
Il est aux environs de 14 h, tous les passagers sont à bord (aucun "passeport magnétique" n'est porté disparu), les embarcations peuvent être remises à leurs postes de mer. Il y a un peu de vent... pas facile de fixer la maille sur le croc de hissage de l'embarcation. |
Route libre vers notre dernière escale avant notre arrivée à Valparaiso et notre débarquement : Puerto Montt (Chili), distant d'un peu moins de 300 NM (exactement 292 NM), notre heure d'arrivée est estimée à demain matin 8h. |
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