Ferdinand de Lesseps et le Canal de Suez
Françoise Massard

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Le canal aujourd'hui... suite

Les bureaux du Canal hier et...

... aujourd'hui
Le transit dans le canal s'effectue par convois. Trois sont organisés chaque jour, à heures fixes (et... impératives) : un "northbound" et deux "southbounds", selon les catégories de navires et la nature de leurs chargements. Le temps de transit est d'environ 14 h. Les pilotes sont tous égyptiens.
Eu égard au TE, la méthode habituelle utilisée par les pétroliers trop gros consiste à alléger une partie de leur cargaison à Ain Sukhna, coté Suez, et à la recharger à Sidi Kerrir, coté Alexandrie.
Quelques détails pratiques de fonctionnement rapportés par le Cdt Cozanet
— pas de remorqueurs, sauf en escorte pour certains navires
— quatre pilotes successifs : rade - entrée, entrée - Lac Amer, Lac Amer - sortie, sortie - rade
— pas de croisements sauf dans les lacs et une déviation de quelques kilomètres
— les navires se suivent à un mille d'écart
— chaque navire embarque un ou deux canots avec lamaneurs, un projecteur et un électricien, ou seulement l'électricien s'ils ont leur propre projecteur. Le projecteur éclaire les berges, et non pas l'axe. Les lamaneurs sont là pour pouvoir envoyer des amarres à terre si on est obligé de s'arrêter. Ceci arrive en cas d'échouage d'un navire ou de tempête de sable soudaine
— les formalités diverses se font en route au passage de Port Saïd : santé, douane, inspecteur du canal, immigration, etc., harcèlement sans fin qui a valu au canal le surnom de... "Marlboro canal" (le dernier pilote monte en général à la passerelle juste le temps de "demander sa cartouche")
— théoriquement, les navires doivent avoir assez de ballast pour pouvoir s'alléger d'un pied en cas de besoin
— le démarrage du convoi nord - sud n'est pas facile. Sur instructions par VHF les navires embouquent le chenal avant de prendre le pilote. Quelquefois, c'est vraiment la pagaille sinon l'hystérie

Quelques données économiques 2004-2005

  • Recettes record pour le canal de Suez en 2004, d'après l'Expansion du 18/07/2005

"Conséquence directe du boom des échanges commerciaux maritimes avec la Chine et l'Inde, le Canal de Suez a engrangé des recettes de près de 4 milliards d'euros en 2004, soit une hausse de 16 % par rapport à 2003. Jamais depuis sa création en 1869, le Canal de Suez n'avait enregistré de telles sommes. 17 224 navires l'ont emprunté, transportant pour 646 millions de tonnes de marchandises. 40 % des revenus du Canal proviennent des échanges avec l'Asie du sud-est, notamment avec la Chine et l'Inde."

  • Bilan du Canal de Suez en octobre 2005, d'après l'hebdomadaire Al-Ahram du 26/10/2005

"Les recettes du Canal de Suez ont atteint 2,562 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de l’année en cours, soit une hausse de 13,6 % par rapport à la même période de l’année précédente, a annoncé dimanche un haut responsable du canal. Au total, 13 370 navires ont emprunté le canal, contre 12 469 durant la même période en 2004. Les recettes du canal avaient enregistré un record historique en 2004. Le Canal de Suez est la deuxième source de devises étrangères de l’Egypte après le tourisme. Le volume de son trafic a toujours été considéré comme un indicateur de la santé du trafic maritime à travers le monde."

Quelques données économiques plus récentes dans le dossier
Transit dans le canal de Suez : réglementation et tarification