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Pilot | Elève | Lieutenant 1964 1970 |
Second 1970 1971 |
Second 1972 1975 |
Second 1976 1977 |
Cdt 1978 1982 |
Cdt 1983 1986 |
Bahamas 1986 |
Cdt 1987 1990 |
1990 1994 |
1994 1998 |
1999 |
Second Capitaine |
![]() 1970 - Enfin ! Je suis convoqué pour embarquer comme Second à bord du Sologne, que j'ai connu en 1966 comme lieutenant. Il fait partie alors de ce que nous appelons la flotte des Indes, quatre navires qui trafiquent uniquement entre le golfe Persique et l'extrême Orient ou l'Afrique australe sans jamais revenir en Europe. Le Sologne fait la navette entre Mina al Ahmadi et Bangkok, avec du carburant avion et deux ou trois qualité d'essence pour voiture. Pour mes premières armes ce n'est pas une cargaison facile, plusieurs produits avec un navire fatigué qui a pas mal de fuites de cloisons et des vannes pas très étanches. Pour assurer la ségrégation, avant de charger, il faut démonter des vannes pour les remonter avec un espèce de plastique qui les rend étanches le temps du voyage. Il faut aussi mettre des joints pleins pour isoler certaines portions du collecteur d'assêchement. Je passe ma première nuit à bord au fond de citernes, avec le pompiste et deux matelots. Je découvre, je n'avais jamais vu une vanne de près. Au cours de ce travail, vers minuit, on casse un élément de tuyau d'assêchement près d'une vanne. Un peu paniqué je monte voir le commandant qui était dans son bureau et je lui rend compte de l'incident en lui demandant conseil. Réponse très nette "C'est vous le Second, démerdez-vous !" . Sur le coup j'étais dépité mais au fond ça ma rendu service et je me suis en effet démerdé sans plus jamais lui demander son avis.
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Nous ne pouvons pas monter à pleine charge à Bangkok et nous allégeons de moitié environ à un poste de sea-line sur coffres près d'une petite ïle. Grosse surprise lors de notre première arrivée, une grosse vedettes nous accoste alors que nous sommes encore en train de jnous présenter pour la prise de coffres. Les passagères, une trentaine de toutes jeunes filles, escaladebt gaiement les mains courantes et s'éparpillent dans le bord, et la vedette s'en va à terre. Quand l'amarrage est terminé chacun va faire un tour à sa cabine et ceux qui ont laissé la porte ouverte y trouve une "fiancée" parfois déjà installée dans le lit. Elles ne savaient pas qu'il y avait eu changement d'équipage et avaient repris leur place habituelle. Après quelques changements d'affectation, suivant affinités, l'ordre s'est établi dans le calme et la bonne humeur. L'escale à ce poste durait au moins deux jours et la présence de ces passagères était parfaitement organisée par leur mama-san. Une cuisinière avait installé ses fourneaux sur la plage arrière et préparait à manger pour les filles, et pour ceux du bord qui s'invitaient. |
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Conditions de travail . Il faut que j'explique un peu comment on travaillait sur ces vieux 20 000 tonnes. Ces navires étaient en retard techniquement et bien fatigués. Il faut dire que les citernes n'étaient pas peintes et qu'elles étaient lavées à l'eau de mer à chaque voyage. La corrosion était donc importante et même impressionnante sur un bateau de 16 ans. Certaines cloisons présentaient des cassures de plusieurs mètres de long, assez ouvertes pour voir d'une citerne à l'autre. Les fonds étaient rongés par des chancres profonds, donnant un aspect lunaire à la surface. On les cimentait pour essayer de limiter les degâts. La SFTP ne fournissait aucun équipement tel que ventilateurs mécaniques, explosimètres, et appareils respiratoires fermés. Après lavage des citernes, on les ventilait au moyen de manches en toiles, munies de deux ailes qu'il fallait orienter suivant le vent apparent, les "bonnes sœurs". Quand on estimait que l'atmosphère était respirable, on testait en descendant doucement, avec des paliers. Si on commençait à voir danser des étoiles on remontait sur le pont, et on attendait quelques heures de plus. Les matelots descendaient pour évacuer la rouille et les sédiments. Ils en remplissaient des seaux en caoutchouc ou en alu, qui étaient hissés à la main par deux hommes restés sur le pont, qui les vidaient à la mer. En remuant les sédiments des gaz se libéraient et il fallait surveiller le comportement des hommes. Quand ils se mettaient à siffler, chanter et rire pour rien c'était le signal d'alarme, il fallait les faire remonter prendre l'air. Et pourtant il n'y avait pas d'accidents, seulement des malaises et des mauvais rêves. |
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Après deux mois de congés d'été, je retrouve l'Armagnac, cette fois-ci comme Second. Sous les ordres d'un commandant redoutable surnommé "Peter the black", une grande gueule ! Je fais deux embarquements consécutifs, dont un très court, juste assez pour râter les fêtes de fin d'année. |
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Je n'ai pas de souvenir des voyages, rien de particulier. Je suis maintenant assez expérimenté pour être à l'aise et le bateau est facile. En décembre coup de chien en Méditerranée : |
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Au mois d'octobre l'arrêt technique se passe à Brest. J'habite à 25 km de là et la famille peut venir à bord. Mes deux plus jeunes enfants sont enthousiastes pour "aider" le bosco à recevoir une palanquée de provisions. C'est un homme charmant, surnommé "l'oiseau bleu", qui se prête au jeu avec bonhommie. |
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Ils étaient déjà venus à bord à Donges quatre ans plus tôt. A cette époque ils étaient arrivés dans ma cabine et demandaient encore "Quand est-ce qu'on va voir le bateau de papa ?" En réponse je les avais conduits près d'une embarcation en leur disant "Le voilà mon bateau" et ils avaient été satisfaits. Le pétrolier était beaucoup trop grand pour qu'ils le prennent pour un bateau ! |
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