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Pilot | Elève | Lieutenant 1964 1970 |
Second 1970 1971 |
Second 1972 1975 |
Second 1976 1977 |
Cdt 1978 1982 |
Cdt 1983 1986 |
Bahamas 1986 |
Cdt 1987 1990 |
1990 1994 |
1994 1998 |
1999 |
Second Capitaine 1972-73 |
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Embarquement sur le Béarn, que j'ai connu trois ans plus tôt comme lieutenant. Encore un embarquement très court, juste pour me positionner pour le bateau suivant. Je dois faire le neuvage du deuxième des 240 000 tonnes en construction à La Ciotat. |
Mais l'armement ma fait une belle vacherie. Il est prévu que je sois le Second de ce bateau, mais après un premier voyage comme lieutenant. J'ai beau protester rien à faire. |
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J'embarque donc à La Ciotat sur le Normandie où le bateau est prêt et nous appareillons pour des essais. A peu près tout marche comme attendu, sauf que les ingénieurs ne réussissent pas à mettre au point les automatismes des chaudières. C'est gênant pour un turbinard ! Le bateau reste donc à quai à La Ciotat en crachant des nuages de vapeur tantôt blanche, tantôt noire. |
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Au bout de quelques jours les habitants ne supportent plus ce voisin polluant et exigent son départ. Nous allons donc un peu plus loin à Marseille nous amarrer à la digue, tout au bout du port. Et ça dure... les ingénieurs s'arrachent les cheveux et cogitent sans résultat pendant plusieurs jours. Entre temps un autre navire en manœuvre, avec de l'erre en marche arrière, loupe son lancement en avant et nous aborde, sa poupe fait un beau trou dans notre bulbe. La réparation se fait sur place, et en temps masqué puisque la chauffe n'est toujours pas au point. |
En passant au siège en débarquant, le responsable du personnel, l'adorable M. Alizier, me demande "Qu'est-ce qui s'est passé avec le commandant Schmidt, il vous a massacré sur sa feuille de notes" . Je savais que ce monsieur ne m'aimait pas, et je le lui rendais bien, mais je pensais qu'il aurait eu l'honneteté de me dire qu'il me notait mal. Nous aurions pu nous expliquer. J'avais compris ce qui lui déplaisait, il ne supportait pas que je mentionne les défauts de ce bateau qu'il avait contribué à concevoir. Il avait tout programmé dans le détail et ne supportait pas non plus que je m'écarte de son planning. En plus il avait l'habitude détestable et méprisante de tutoyer tout le monde, on ne pouvait pas s'entendre. |
![]() Ramonage journalier |
![]() Ma femme se promène... |
![]() et donne l'échelle pour la taille du guindeau |
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![]() Commentaire d'un officier: "Ce bateau il navigue comme une louche, il en charge le plus possible à chaque coup de roulis" |
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Livraison des vivres au large de Cape Town |
Caractéristiques principales | |||
IMO | 7116444 | Motorisation | Turbine Stal-Laval |
Port en lourd | 239 510 t | Puissance | 23 381 kW |
Dimensions | 334,02 x 48,70 x 26,22 m | Vitesse | 15 nœuds |
Tirant d'eau | 20,36 m |
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Deux mois et demi à bord du Dauphiné. C'est le sister ship du Saintonge, sous le commandement du redoutable "Peter the black". Je n'ai pas dû avoir de soucis car je n'ai aucune photo ni aucun souvenir. J'ai eu la chance de finir l'embarquement en arrêt technique à Brest |
On apprend surtout à affronter réèllement le feu. Les exercices se passent à la caserne ou a bord d'un vieux patrouilleur consacré à cet usage, le Dragon. | ![]() |
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Puis les embarquements se succèdent. Trois mois et demi à bord le l'Artois, un des 20 000 tonnes. Rien de particulier sinon un embarquement à Pointe Noire, vraiment inhabituel. Le terminal de chargement se réduit à deux bouées d'amarrage, non loin du rivage. On mouillait et on s'amarrait perpendiculire à la côte pour se connecter à un ligne sous-marine. |
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Quatre mois sur le Dauphiné de nouveau, ni souvenirs ni photos. Le bateau est en bon état, les opérations bien rôdées, ça marche sans problèmes. |
- cabine de relève, avec six couchettes, et sanitaires complets. Bien pratique pour une nuit. - un carré pour les mécaniciens en cas de travaux prolongés, avec accès direct dans la machine. Pas besoin de se changer. - office commun avec passe plats vers le carré officiers ou équipage, système qui se généralisera. - possibilité de rouler des trans-palettes directement du pont jusqu'au sas chambres froides et cambuse. Corvées de vivres très simplifiées - possibilté de ventiler les citernes par les tuyaux de cargaison, à partir de la chambre des pompes. - petite coursive à part, avec porte fermant à clef, pour quatre cabines prévues pour des femmes. - une cellule entièrement capitonnée, sans aucun appendice, prévue pour enfermer un dément agité. |
Je fais donc là un embarquement très court, surtout pour assurer l'arrêt technique. Sans vouloir être mauvaise langue, on voulait que je remplace un Second totalement incapable. En effet je me suis vite aperçu d'énormes lacunes dans la liste de travaux, comme des grosses vannes du circuit cargaison complètement fuyardes dont il n'avait pas demandé le reconditionnement, et bien d'autres... Pendant le court voyage qui a suivi j'ai surtout gardé le souvenir d'un chef mécanicien, ivrogne grave, qui était couvert de bosses et de plaies qu'il se faisait régulièrement en ratant un virage de la coursive, quand il était ivre et pressé, et en dévalant en vrac une échelle donnant sur le pont en dessous. Le commandant lui interdisait l'alcool mais il trouvait de quoi s'enivrer. Nous avons débarqué ensemble au large de Dubaï. Pour la manœuvre avec la vedette le Cdt était monté à la passerelle et nous communiquions par VHF. J'étais déjà dans la vedette depuis un moment et le Chef se faisait attendre. Quand il est enfin arrivé sur le pont pour embarquer dans la vedette il était saoûl comme une bourrique ! Il avait profité que le Cdt était là haut pour rentrer dans son appartement et siffler une bouteille de whisky. On l'a presque porté à travers les formalités d'embarquement dans l'avion, et il s'est réveillé à Orly. La SFTP était très indulgente avec les alcooliques. |
On me raconte : Quand le coup de vent s'est levé, le déchargement a été stoppé et l'équipe d'amarreurs a débranché les flexibles. Mais cela a été fait en catastrophe, sans vider les tuyaux, du pétrole a rempli la gatte et débordé. La bride du dernier flexible a raclé sur le pont en faisant des étincelles qui ont mis le feu. Les Chinois ont couru à l'avant et ont sauté par dessus bord. Mais l'équipage a réagi très professionnellement. Une équipe a attaqué le feu au manifold avec des canons à mousse, une autre équipe a protégé le château. Le commandant, voyant bien l'ensemble depuis la passerelle, dirigeait les équipes par haut-parleur, Le feu a été éteint rapidement sans conséquences graves. En fait en observant les traces j'ai eu l'impression que le feu s'est éteint quand tout avait brûlé, ce qui ne diminue en rien le mérite de l'équipage. |
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