Je ne me souviens plus pourquoi la relève se fait sur rade d'Abidjan. Avec moi embarque le Chef mécanicien, François Rehel, un bon camarade. Nous allons charger au Cap Lopez à destination de la Chine. A cette époque c'est très rare, mais nous y allons pour livrer le bateau, vendu aux chinois. C'est un long voyage de 10 000 milles environ. Le Chef se fait un peu de soucis mais tout se passe bien. Le bateau est acheté par la Chine communiste et doit être livré à Dalian. Il prendra le nom de BLOOM SEA, sous pavillon de Panama et naviguera encore deux ans avant de finir à la casse. |

Le bureau et la chambre du commandant |

La passerelle |

Pc machine |

Chaudière, un seul brûleur |

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Culasse de rechange |

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Collecteurs d'échappement |

Parquet des soupapes |

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Ils avaient de quoi être fiers de leur travail, et j'étais très touché par ce cadeau. Il s'agit d'un couteau de Batangas, ou couteau papillon, entièrement réalisé au tour. Ils en avaient fait le dessin coté précis et, malgré les jeux du vieux tour, avaient atteint une précision remarquable dans l'ajustement des pièces. |
Ce qui avait été exceptionnel c'était surtout l'escale de déchargement en Chine et le débarquement.
Dès que j'avais su que nous allions en Chine j'avais demandé à l'armement si je pouvais rester quelques jours en débarquant. On m'avait répondu d'accord mais on ne s'occupe de rien, vous vous arrangez avec l'agent local. J'avais donc attaqué assez tôt l'agent par telex pour le prévenir que le Chef et moi resterions trois jours à Pékin avant de rejoindre Paris. Aucune réaction, je me demandais si les démarches avec les autorités allaient être possibles. En fait tout s'est déroulé de façon tellement simple que j'ai été ahuri.
Nous sommes arrivés sur rade de Dalian un petit matin, l'équipage chinois nous attendait et a embarqué aussitôt. Le temps de montrer les lieux et une heure après nous débarquions en vedette. Petit déjeuner dans un hôtel, infect, et en route pour l'aéroport et vol de moins d'une heure Dalian-Pékin.
A Pekin un agent nous attendait pour nous changer d'aéroport, et je lui dis que nous avons demandé à rester à Pékin trois jours. Pas au courant mais pas de problème, il prend son téléphone parle pendant trois minutes et m'annonce que nos billets ont été changés pour le vol dans trois jours. Parfait, mais l'hôtel? Re-téléphone et en deux minutes nos chambres étaient réservées, et au lieu d'aller jusqu'à l'aéroport il nous dépose à l'hôtel en passant.
Un hôtel splendide, le grand luxe. Dans le hall en marbre, avec cinq ou six mètres de hauteur de plafond, des musiciennes en costume traditionnel jouent doucement. Il y a trois restaurants, et nous sommes en plein centre. Nous irons à pied nous promener jusqu'à la place Tien anmen et visiter la Cité Interdite.
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Tout est étonnant, en particulier le contraste entre une ville ultra moderne et des restes de quartiers modestes. |
Nous avons affrété un taxi pour aller jusqu'à la Grande Muraille, tout près de Pékin et très frequentée par des touristes chinois. |
Des petits métiers étonnants : le marchand de communications téléphoniques, le marchand de mort aux rats avec un chapelet de rats morts en trophée. |
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