Histoire
de remorqueurs... |
Jacques Draoulec
Ci-joint une photo, issue du site du port
de de San-Pedro et annotée par mes soins,
du remorqueur dudit port. Je n'arrive pas à lire le nom
de ce remorqueur de 2 860 ch (2 105 kW) doté
d'un propulseur Voith-Schneider. Je suis donc intéressé
par son nom et ses caractéristiques techniques... La photo
daterait-elle de l'inauguration du port, le 04.12.1972 (en présence
de son excellence Felix Houphouët-Boigny) ?
Il y eut, dans les années 70, un remorqueur portant ce
nom de SAN PEDRO, beaucoup moins puissant. Toutes
informations à son sujet seront les bienvenues.
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André Le Nay
— Il s'agit sans doute de l'ex ABEILLE 7
ou d'un siter-ship issu de la "Provençale", réattribué
à l'IRES (nouveau nom de l'URA) et affecté au port
de San Pedro en remplacement du légendaire CAVALLY
(Roland Grard pourra certainement nous donner son nom actuel).
Mais cette photo ne date certainement pas de 1972, année
où ce type de remorqueur était à peine contruit
Nous avions récupéré à St-Nazaire
un remorqueur de cette série, l'ABEILLE 8,
que nous avions renommé ABEILLE PIRIAC
et qui, désormais, termine paisiblement sa carrière
à Brest. Le port de Cherbourg en possède un identique,
le PROVENCAL 1
qui, à ma connaissance, conserve encore son nom d'origine.
Il s'agit de remorqueurs double-Voight équipés de
moteurs MGO identiques à certains moteurs de locomotive
diésel. Les groupes sont sous caissons insonorisés
et refroidis à l'air, ce qui leur donne un aspect de moteur
de moto à cause des ailettes. Ces remorqueurs disposent
aussi d'un treuil de remorque hydraulique commandé depuis
la timonerie. Contruits dans la première partie des années
70 pour le Groupe Progémar (Les Abeilles, La Provençale),
ils étaient très modernes pour leur temps.
Le remorqueur SAN PEDRO a été construit
neuf pour l'URA à peu près aux mêmes périodes,
mais sous l'autorité du Service technique URO de l'époque,
moins avangardiste. Il s'agit d'un remorqueur classique, un seul
moteur Crepelle 8 cyl. en ligne, environ 1 500 ch (env.
1 100 kW), une hélice en tuyère, courant
continu, passerelle supérieure, croc seebeck avec "circulaire",
à peine plus moderne que notre brave FRESCO
récemment évoqué.
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KOLIBE |
Roland Grard
— Le SAN PEDRO n'est plus
en service, moteur cassé. Il sert de ponton au quai des
remorqueurs à Abidjan, je compte aller le prendre en photo
un de ces jours, j'ai d'ailleurs demandé à pouvoir
récupérer ses plans, c'est en cours. Le CAVALLY,
lui, est reparti à Dakar.
Pour ce qui concerne le "Voigt" dont
il est question dans le message de JD, il pourrait s'agir du KOLIBE
(voir photo ci-contre), où de l'un de ses sister-ships.
Je vais me renseigner.
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RG —
Je viens de retrouver une photo (à droite) montrant le
remorqueur SAN PEDRO à son poste d'amarrage
définitif dans le port d'Abidjan. Le cadrage n'est pas
excellent, mais en attendant mieux...
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André le Nay — Jolie
"brochette" qui regroupe plusieurs générations
de remorqueurs affectés à l'URA-IRES.
Le CAVALLY figurait sur une brochure
de l'URO que mon père possédait déjà
dans les années soixante. Le SAN PEDRO doit être un tout petit peu plus récent. Entre eux,
le ROBUSTA qui fut, il n'y a pas si longtemps, le fleuron de la flotte dunkerquoise,
tout comme à l'arrière, le désormais perdu FLAMBOYANT fut celui de la flotte havraise aux
mêmes époques sous le nom d' ABEILLE 32.
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Une question :
le BANCO, construit au Japon, est-il toujours
en activité ? Le NEROMER avait été,
à la manière du FRESCO une vingtaine d'années
plus tôt, "rapatrié" et ré-affecté
à Bordeaux sous le nom d'ABEILLE MEDOC.
Je ne sais pas précisément ce qu'il est devenu ensuite,
vendu certainement, mais où ? "De mon temps",
il restait encore le petit EBRIE, mais il
a dû être retiré du service depuis...
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Roland Grard — Il semblerait que le remorqueur construit au Japon en 1977 et
qui fit toute sa carrière en Côte d'Ivoire soit
bien le BANCO. Il aurait connu une avarie de
machine majeure qui mit un terme à son exploitation.
Il serait devenu une épave... Le EBRIE n'est plus de ce monde... Quant au NEROMER,
il est bien reparti en Europe, mais je n'ai pas plus d'informations
à son sujet.
Pour ce qui concerne le port de San Pedro, le ROBUSTA y serait le seul actuellement affecté.
Enfin, j'ai remarqué, ces jours derniers, un nouveau
remorqueur moderne à Abidjan répondant au nom
de RENIER (?), mais je n'ai pas encore eu l'occasion
de le photographier.
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Jacques Draoulec
— Le remorqueur NEROMER
était à Abidjan en 1973 Il revint en France en 1991
où il prit le nom d'ABEILLE MEDOC. D'après
le site de Michel Pelé (U.I.M.
Marine), il a été vendu en 2002 à la
sté Offshore Service à Malabo (Afrique de l'Ouest)
et renommé OSEMA I.
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André Le Nay
— Pour les anciens URO et filiales africaines,
le site U.I.M. Marine est en effet une mine d'informations et
de souvenirs. Le SAN
PEDRO y a donc sa place. Quant au NEROMER,
l'armement de Malabo qui l'a racheté
avait fait l'acquisition, quelques années auparavant de
son sister-ship ou presque, le PORNIC, dernier
de la série, le plus perfectionné et dans un meilleur
état que ses "frères" mais dont les Abeilles
s'en sont séparées le premier... tandis qu'elles
conservaient les GROIX, premier de la série
et le BREHAT, N°2, assez fatigués.
NB : Malabo est le nouveau nom de l'île de Fernando Pô
( appelée aussi Santa Isabel). Un temps possession portugaise
rattachée à l'archipel de Sao Tomé et Principe,
Malabo ferait aujourd'hui partie intégrante de la Guinée
équatoriale (cap. Bata), le seul territoire d'Afrique noire
à utiliser l'espagnol comme langue officielle.
Françoise Massard —
L'ex PORNIC navigue maintenant sous le nom d'OSEMA II
(Pav. GNQ), après avoir été entre temps le
MARCORY III.
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