Yvon Perchoc — Lorsque l'on feuillette les nouvelles maritimes, une silhouette familière de navire apparaît actuellement sur les photos, malheureusement pour une info tragique. Il s'agit du cargo-roro GLOBAL PATRIOT, affrété par l'armée américaine pour le transport de matériel. Lundi soir, à Suez, il se présentait pour emprunter le canal lorsque de petites embarcations se sont approchées du bord. Comme elles ne répondaient pas aux appels leur demandant de s'écarter, des tirs de semonces ont été effectués, mais l'un des canotiers a été tué. Il s'agissait de vendeurs de pacotilles ambulants.
Le GLOBAL PATRIOT est l'ancien MONET de la CGM, construit en 1978 à La Ciotat, devenu CGM MONET en 1987, BUFFALO SOLDIER en 1992 puis GLOBAL PATRIOT en 2006.

CGM MONET à Port-Victoria (Seychelles) le 8 février 1991

GLOBAL PATRIOT - IMO 7504627 - Cargo Ro-Ro – 204,15x26,55x16,31 m – TE 10,50 m - JB 26 409 - JN 9 364 - PL 27 192 t - P 17 210 kW (mot. 2xPielstick 18P2-5V-400) - V 18,0 nds - Cap. GRN 4 131 m³ / 1 063 evp - Constr. 1978 (Chantiers Navals de La Ciotat, France) - Propr. Redstone Shipping (USA) - Expl. Global Container Lines (USA) - Pav USA. Ex BUFFALO SOLDIER (1992-2006) - Ex CGM MONET (1987-1992) - Ex MONET (1978-1987).

Jean-François De Bie — Ce navire appartient a une large famille de navires conçus pour naviguer en mer et sur les riviéres. Ce genre de navigation impose non seulement un tirant d'eau limité, mais aussi un rapport longueur/largeur élevé pour beneficier au maximum de la taille des écluses fluviales et des restrictions de tirant d'air. Toutes ces contraintes dimensionnelles conduisent a une section du navire trés plate et donc à une poutre navire très difficile à rendre rigide  (comme une longue planche qui est rigide sur champ mais flexible à plat ). Afin de limiter les déformations longitudinales et de garder les contraintres dues à ces déformations (moments fléchissant / bending moments) dans des limites acceptables tout en maintenant l'échantillonnage des structures de coque à des valeurs compatibles avec les impératifs de volume et port en lourd, la construction de ces navires fait appel à des aciers à haute résistance élastique (High Tensile Steel) au niveau du pont, des hiloires longitudinales et des éléments longitudinaux des doubles fonds. Une rigidité plus grande du navire, nécessaire en particulier pour charger des conteneurs, est obtenue grâce à une construction à double coque. Les limites longitudinales intérieures de la double coque étant constituée par les hiloires qui montent très haut au-dessus du pont et descendent jusqu'au plafond de ballast. Ces hiloires, reliées à la coque extérieure par des éléments transversaux sous le pont principal en abord, constituent avec celle-ci un ensemble de deux poutres latérales très rigides. A part les avantages structurels, ce mode de construction présente aussi l'avantage de cales rectangulaires de section constante (de taille optimale pour les conteneurs) et sans obstructions ni recoins. Les volumes dans la double coque sont utilisés pour le ballast ou pour le fuel, la perte du volume sous le pont etant compensée par le volume accru des écoutilles.

Fabrice Lacroix — Quelques vues du WAN HAI 605 au quai des Amériques (Europe Atlantique Terminal), bassin René Coty du Havre. Ces photos datent du 12.03.08.

André Le Nay — La patte d'oie est en chaîne, ses deux brins se rejoignent sur une plaque métallique dénommée trèfle sur lequel est aussi habituellement maillée la pantoire ou le spring. Ici, c'est apparemment la remorque principale qui est maillée sur le trèfle sans intermédiaire. Le "caoutchouc" orangé autour du fil d'acier est une protection contre le ragage qui est amenée par glissement au niveau du "portage", c'est-à-dire le couronnement du remorqueur. Sur la deuxième photo, on voit, à l'arrière du cabestan, une paire de bittes sur l'avant d'un fort anneau que traverse une bosse en chaîne. C'est le même principe que la cravate  dont j'ai souvent parlé et qui était très visible sur la carte postale, récemment publiée, montrant le remorqueur BRAVE dans un sas à Dunkerque au service du ferry SAINT GERMAIN. Cette bosse en chaîne sert de point d'appui pour la remorque en empèchant cette dernière de venir par le travers du remorqueur. Ce dispositif est souvent remplacé par des cabillots sur le couronnement, mais celui-ci à l'avantage d'être certain que la remorque ne va pas décapeler par dessus. Enfin, cela ne remplace pas complètement et je suppose que le Sun London dispose aussi de petits cabillots amovibles. Enfin, sur la photo montrant le croc de remorque (qui n'a plus l'air d'être utilisé), on voit de près sa circulaire, cet organe de sécurité  dont nous avons déjà parlé.