Souvenirs...
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Sauvetages
et remorquages |
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Jacques
Draoulec — C'est la mer qui
prend l'homme..., mais c'est la barre du golfe de Guinée,
à l'est de Vridi, qui a pris le SENEGAL le 25 août 1958.
Il s'est échoué, malgré la présence
rapide sur les lieux des remorqueurs de l'U.R.A. Une
barre énorme, mauvais temps, les remorqueurs talonnent sur
le fond sableux afin d'assurer la meilleure approche possible pour
le lancement de la "touline"... à la main pour
un bon résultat. A ce sport, des champions, nos marins africains
de l'époque ! Il faut être capable d'une telle performance,
surtout compte tenu du mauvais temps. Ces manœuvres prennent
du temps, plusieurs jours... Au début, le SENEGAL bouge,
on pense pouvoir le dégager de ce mauvais pas. Malheureusement,
à force, les remorques cassent. Par la suite, les bittes
de chaque côté du pont arrière sont arrachées,
la seule solution restante a été de ceinturer le château
arrière.Malgré tous les efforts et en dépit
de la fatigue des hommes et de leurs remorqueurs, le SENEGAL n'a
pas pu être sauvé. |
André Le Nay — Des "anciens" (Jacques Kerouédan
père, M. Tivolle) de l'URD, maison "principale"
des filiales africaines de l'URO, m'avaient appris la chose suivante
: "un navire échoué sur une plage n'en sort généralement
que par l'avant, même si les apparences semblent indiquer
le contraire" . Ainsi, il est préférable de tenter
de retourner un chalutier monté tout droit sur la plage avec
des engins de terrassement et la traction du remorqueur pendant
plusieurs jours, que de tenter de le tirer par l'arrière,
ce qui semble pourtant l'évidence. |
Jean-Claude
Lanéry — Je me souviens
très bien de cet accident du SENEGAL. J'étais alors
lieutenant sur le GENERAL LECLERC (Chargeurs Réunis, ci-contre)
et j'avais été emmené sur la plage de Vridi
par un capitaine d'un des remorqueurs de l'URA qui était
CMM et lieutenant avec moi sur le KATIOLA (M. Laneberre qui avait
été plus tard patron de l'agence URO à Port-Gentil).
Moins de huit jours après l'échouement, la coque tribord
était défoncée par la houle et les déferlantes
au travers des cales. Je crois me souvenir qu'il était lège.
JD —
Effectivement, le Cdt René Laneberre était un ami
proche de mon père, qui était Cdt à l' U.R.A.
Il avait convoyé le remorqueur FRESCO à Abidjan, que mon père a eu par la suite, après
son départ. |
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Philippe
Lauga — Pour illustrer les propos d'ALN, j'évoquerais
le souvenir du renflouement du cargo panaméen RUBEN,
en 1978 de la plage de Seignosse le Penon (Landes). Il s'était
échoué là, pendant la terrible tempête
du 2 décembre 1977, qui avait jeté sur les sables
landais pas moins de trois navires, dont deux à Mimizan :
le pétrolier APOLLONIAN WAVE et le cargo
vapeur grec VIRGO. Si ces deux-là furent
démantelés in situ, il fut décidé après
de longues tractations de sauver le RUBEN, cargo à moteur
en très bon état. Les bulldozers creusèrent
autour de sa coque une cuvette qui se remplissait à marée
haute, lui permettant de pivoter le nez vers le large, dans l'axe
d'un chenal artificiel également creusé par les bulls.
Je ne me souviens plus du nom des remorqueurs chargés de
l'affaire. Il y eut de multiples échecs, entre les remorques
qui cassaient et le cargo qui ne pivotait pas comme on l'espérait
à cause du sable qui remplissait rapidement chenal et cuvette
à chaque rouleau. |
Le succès arriva enfin
début août et le RUBEN quitta la plage sous les hourras
d'une foule nombreuse, pour rejoindre Bayonne d'où il était
parti 8 mois plus tôt, accusant cependant une importante gîte.
Il resta amarré en face de l'actuelle aciérie de l'ADA
une année durant. Et puis un jour, il avait disparu. Je pensais
qu'il avait repris du service et j'en étais heureux. J'appris
quelques temps plus tard que les experts avaient finalement jugé
les travaux de remise en état du navire, qui avait souffert
pendant ses mois de captivité et son sauvetage, trop importants
et que le RUBEN avait été vendu à la ferraille.
Il fut remorqué jusqu'à Zumaya en Espagne et a fini
sous les chalumeaux. D'autres détails et photos ici. |
Yvon Perchoc — Je possède une photographie du petit
cargo BELNABE échoué (ci-contre),
avec au verso, l'inscription : "Echoué sur côte
du Sénégal, sauvé par URD".
Par Shipnostalgia, j'ai pu remonter le cursus de ce cargo lancé
en 1961 par les chantiers Voorwaarts, à Martenshoek, sous
le nom de PANDA, devenu le français BELNABE
en 1964, à la Société navale d'Importation
et d'Exportation, puis NAVEIRO en 1971 sous pavillon
portugais (IMO 5269807 - 50,14 x 8,51 m - JB 469 - P 400 ch).
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