Christian
Plagué — Vu hier matin, dans le Port de Saint-Nazaire,
le BIARRITZ. Je n'ai pas les caractéristiques
de ce "bateau" pas comme les autres. Vu également,
dans le Bassin de Penhoët, un inconnu ici : un ancien remorqueur
dénommé PORSTREIN (London). Ce serait
un ancien remorqueur français, le CIGOGNE
lancé le 08.11.1960 par les Chantiers de la Perrière
à Lorient. Il serait arrivé ici par différents
canaux (Canal de Nantes à Brest entre autres) pour finir
par la Loire... info à valider toutefois. |
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Jo Kerdraon —
A Brest, il y avait un remorqueur de ce nom qui travaillait pour
une entreprise de travaux portuaires, Bugny je crois me souvenir.
.A voir sa silhouette, il semble être un ancien de la DP (Direction
du Port... miltaire). Il s'est fait toiletter à ce qu'il
me semble.
CP — Je viens d'obtenir d'autres précisions.
En effet, il a été vendu en 1997 à l'Entreprise
Bugny de Brest, c'était bien un remorqueur militaire. Il
doit, je suppose, appartenir maintenant à des particuliers
d'où le changement de nom et de port d'attache. Ce remorqueur
possède un moteur Poyaud 8 VPYM développant 250 ch
à 1 350 tr/min. Marques de coque : C - Y 625.
François Malgorn — Ce qui est surprenant,
c'est que ce remorqueur porte le nom de l'anse de Porstrein
qui était en fait le nom du port de commerce de Brest, avant
la création de tous les bassins actuels. |
Yvon Perchoc — Ce petit remorqueur de 250 ch
est bien l’ancien militaire CIGOGNE, basé à
la Direction du Port de Lorient de 1961 à 1992. En 1997,
il est vendu à l’ETPSM et renommé PORSTREIN.
Il accompagne le ponton grue de la compagnie, ETPSM 1.Porstrein
était le nom d’un petit village au bord d’une
anse qui était située au sud-est du château
de Brest. C’est le site qui fût choisi, au milieu du
XIXe siècle, pour devenir le port de commerce
de Brest. Depuis longtemps, les quais Tourville et Jean Bart, en
Penfeld, étaient saturés et la cohabitation militaire
et commerciale devenait de plus en plus problématique.
Déjà, un siècle plus tôt, en 1769, un
projet sans suite (cf. reproduction ci-dessous) avait lui choisi
la grève de Lanninon, emplacement actuel du port militaire,
comme site du port de commerce. Dès 1861, des remblais tirés
des falaises de Poullic-ar-Lor comblèrent peu à peu
l’anse de Porstrein.
NDLR : à droite le CIGOGNE, collection Yannick Cheronnet
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En
1865, les animateurs de l’ancien port avaient tous quittés
la Penfeld pour les nouveaux quais. Le port de commerce actuel de
Brest était né.
Voici aussi, ci-contre, le plan d'un projet d'aménagement
non finalisé du port de commerce de Brest, édité
en 1919, avec la construction d'un terminal dédié
aux grands navires transatlantiques. Le port militaire est aussi
bien différent de ce qu'il deviendra réellement.
Les esprits étaient probablement encore émoustillés
par les nombreuses et récentes escales de transports de troupes
américaines. Les quais devaient border l'ancien lit de la
rivière Elorn, où les fonds sont importants, mais
la zone à remblayer était vaste. Noter la gare "océanique"
reliée au réseau ferré, raison d'être
du projet. |
André Le Mens
— Effectivement, le Porstrein, ex-Cigogne,
est un ancien remorqueur "marga" (n° de coque Y 625).
Il y en avait 27 de ce type "Aigrette", construits dans
divers chantiers français dans les années 60. Leurs
caractéristiques étaient : 18,4 x 5,7 m
- TE 2,5 m - Moteur Diésel Poyaud 1 hélice.
250 ch (184 kW) - Leur traction au point fixe était
de 3,5 t. |
Gérard Rost
— Ce remorqueur portuaire de 250 cv
type Aigrette fut construit aux Chantier Naval Franco Belge, à
Villeneuve la Garenne. Commencé en 1958, il fut mis à
flot le 8.11.1960, entra en service le 19.01.1961 et fut retiré
en 1992. Affecté à la direction du port de Lorient.
Vendu en 1997 à l'ETPSM de Bugny, il devient le Porstrein. |
André Le Nay
— En principe, les "oiseaux"
tels le Passereau, le Pinson, le Chardonneret étaient des
"200" (ou des "250"), les "700" portaient
des noms d'arbres : le Chène, l'Erable, le Hêtre et,
à compter de 1 000 ch, ces remorqueurs portaient
des noms de "qualités" humaines à l'instar
des remorqueurs dunkerquois : le Fort, le Travailleur, le Vigoureux,
l'Actif.
Par ailleurs, le BIARRITZ présenté ci-dessus est une
drague à cutter de l'entreprise de TP maritimes ARMOR-
EMCC. A part leur remorqueur Hercule et le chaland Combattant,
je crois savoir que tous leurs engins portent des noms de sites
où l'entreprise a accompli des travaux portuaires. Le PORSTEIN
n'a fait que suivre cette tradition des TPM (nom conservé
par les nouveaux propriétaires).
Pour en revenir au CIGOGNE, je serais surpris qu'il soit venu par
les canaux car, malheureusement, "notre" bassin fluvial
est coupé du reste du réseau intérieur car
la Loire n'est plus guère navigable en amont d'Angers. Pour
les "canaux bretons", on pourait penser que le remorqueur
en provenance de "London" ait atterri à St-Malo
d'où il aurait remonté la Rance, puis Dinan, Rennes,
Guipry-Messac, Redon et, au choix, la Vilaine par Arzal ou le canal
par Blain, l'Erdre et Nantes. Mais ce genre de navire, un véritable
remorqueur à hélice et tuyère Kort, présente
un tirant d'eau non négligeable, guère inférieur
à 2,20 m au minimum, au-delà de la profondeur
(je devrais dire le "mouillage"), au-dela donc de la hauteur
d'eau habituellement disponible sur ce parcours, où il ne
faut guère s'attendre à plus de 1,30 m en continu.
Alors ?
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