Brest - Erwan Guéguéniat nous raconte quelques bateaux à Brest .
Quelques images, le 17 août, du départ de l'ARTIC LADY, après un arrêt technique chez Damen. J'ai eu la chance de me trouver à bord du Saint Denis de Boluda.
La manœuvre a nécessité les trois remorqueurs de Boluda, le Saint Denis, et les vaillants anciens dunkerquois puis rochelais Attentif et Cognac. Un remorqueur militaire était aussi mobilisé.
|
|
Quand le méthanier commence à battre en avant, les remorqueurs doivent faire attention à ne pas se faire surprendre par les remous, car après avoir tiré pour l'évitage il leur faut à leur tour éviter pour se mettre dans le sens de la marche, tout en gardant de la tension dans leurs remorques pour ne pas les voir partir dans les propulseurs. Une fois en route, on peut alors larguer. La manœuvre était encore plus périlleuse avec les anciens remorqueurs à tuyères Kort.
|
 |
 |
|
Le KREMPERTOR appareille vers Liverpool le 22 août il est venu charger des tourteaux de mais, ce qui est assez rare ici . |
Divine surprise, alors que j'étais descendu pour suivre la fin du chargement du KREMPERTOR, j'ai vu arriver le GRASORT. Si la surprise était divine pour moi, elle l'était moins pour l'officier de port, non prévenu de son arrivée. En effet ce navire n'est pas inconnu à Brest, le port l'avait refusé il y a trois mois et demi lors de son arrivée en avarie. Il était donc au ponton du port de plaisance depuis un moment. Ce matin là il est venu souter à la coopérative maritime.
|
Hélas, il a un moteur réversible et un compresseur d'air en mauvais état. Et ce qui devait arriver est arrivé : à force d'être obligé delancer en avant puis en arrière, les réserves d'air de lancement se sont épuisées et il s'est retrouvé sans propulsion, juste dans le "trou" de l'entrée de la forme 1. Il est venu taper tout doucement, fort heureusement, sur le bateau porte. Un peu limite le comportement du bord, qui s'est caché en laissant son matelot se débrouiller seul pour passer une aussière. Même pas de touline à bord, sur la photo on le voit très bien. Finalement le lamanage est intervenu pour aider cet équipage de "doux rêveurs" à accoster. |
J'avais repéré depuis un moment ce navire au port de plaisance, mais difficile d'en faire des photos.
Sur la cheminée on lit SK64. En vérité c'est SKB-64, c'est le nom de cette série de navires Est Allemands. Il s'agit de baliseurs côtiers militaires, série construite à huit exemplaires en 1968, chez Peenwerft à Wolgast. Une série de trois exemplaires améliorés, les SKB-76, a été livrée en 1976/1977. Les huit de la série 64 sont les GOLLWITZ, RANZOW, BREITLING, LANDTIEF, GRASORT, KOLLICKER ORT, ESPER ORT, PALMER ORT. Le premier fut livré le 5 aout 1968, le huitième le 19 décembre 1968! Certains naviguent encore, pour certains au commerce. En cherchant sur les noms, je suis même tombé sur le PALM, ex PALMER ORT, coulé à Ajaccio, à 300 mètres du port de plaisance.
D27 était le numéro militaire du GRASORT.
J'ai aussi trouvé quelques caractéristiques: Longueur 29, 50 mètres, largeur 6,20 mètres, tirant d'eau 1,86 mètres. Déplacement 186 tonnes. 1 moteur SKL 8NVD361A de 425 kW. 5 tonnes de traction pour les petits remorquages, mât de charge 1,5 tonne. Vitesse 11 nœuds. Équipage 7 personnes. Il pouvait même être armé d'une mitrailleuse.
Un très élégant navire en tout cas, le but de l'équipage est d'arriver en Grèce. Mais la coque est sale, le navire a besoin d'un bon entretien, et la machine parait peu sûre. Il est vrai que l’entretien d'un tel navire peut s'avérer très compliqué si on ne dispose pas de gros revenus. Espérons qu'il ne restera pas pourrir ici.
|
|